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INDUSTRIE DE L’EAU                                 159


        Aveiit rétablissement des machines qui   toutes les qualités des meilleures eaux po­
       [évent et distribuent à Toulouse les eaux   tables.
      ]e la Garonne, les habitants de cette ville   La composition de l’eau de la Gironde, à
       n étaient réduits à employer, pour la bois­  Bordeaux, ne diffère point de celle de la Ga­
      son et les besoins domestiques, une source   ronne, qui ne fait que changer de nom vers
      Je peu d’importance et de médiocre qua­  la fin de son parcours.
      lité ' l’eau ^e fontaine Saint-Etienne,    Cependant la Gironde ne sert pas à ali­
      l a distribution de l’eau de la Garonne fut   menter Bordeaux en eaux potables. Comme
      donc un service immense rendu à la ville   nous le verrons en parlant des distribu­
      de Toulouse.                             tions d’eaux dans les principales villes de
        L’analyse des eaux de la Garonne a été   France, Bordeaux emprunte aujourd’hui
      faite par M. IL Deville. L’eau avait été pui­  ses eaux potables à plusieurs sources abon­
      sée à Toulouse, en amont de la ville, à   dantes et pures situées à 12 kilomètres de
      300 mètres au-dessus du port de Garaud,   la ville. Ces eaux sont conduites par un
      le 10juillet 1846. L’analyse adonné, pour   aqueduc jusqu’à un vaste réservoir d’où
      un litre :                               une machine à vapeur les élève, et elles
                                  Composi- Composi  se répandent dans le réseau des conduites
                            Litres.  tion en  tion de  publiques.
                                 centièmes.  l’air
                                        dissous.  Eau du Rhône. — Le Rhône, dit l’An-
          /Acide carbonique.  0.0170  41,9  »
      Gaz. ! Azote.....................  0,0157  38,6  66,3  nuaire des eaux de la France, sort de l’un
          'Oxygène................  0,0079  19,5  33,7  des vastes glaciers qui couronnent les hautes
                                               montagnes de la Suisse, et d’où s’échappent,
                            0,0406  100,0  10J,0
           Acide siliciqne          O6',0401   en sens inverse, le Rhin, pour descendre
           Peroxyde de fer.....................  O ,0031   vers la mer du Nord, l’inn, pour aboutir
           Carbonate de chaux.............  0 ,0645
       tn   Carbonate de magnésie........  0 ,('034   à la mer Noire, par le Danube ; le Tessin,
       <D
           Carbonate de manganèse....  0 ,0030   dans l’Adriatique, par le Pô, et le Rhône
            Carbonate de soude..............  0 ,0065   dans la Mediterranée.
            Sulfate de soude..................  0 ,0uS3   Dans la longue et profonde vallée qu’il
            Sulfate de potasse.................  0 ,0076
          I  Chlorure de sodium.............  0 ,0o32  parcourt depuis sa source jusqu’au lac de
                                               Genève, le Rhône reçoit d’un côté les eaux
                                    Os',1367
                                               produites par la fonte intérieure des glaciers
        La somme des résidus fixes trouvés dans   qui occupent des espaces immenses et
      cette analyse est presque identique à celle   inaccessibles entre le Ilaut-Valais et l’Ober-
      trouvée pour la Loire par le même chimiste,   land-Bernois, et de l’autre côté celles des
      et moitié de celle qu’avait présentée la Seine,   glaciers moins considérables, mais plus
      à Paris, un mois auparavant.             nombreux, placés sur la ligne de faîte de
        Ce résidu se compose, presque unique­  la chaîne qui sépare la Suisse de l’Italie.
      ment, de carbonate de chaux et de silice.   Peu après sa sortie du lac de Genève, le
      La proportion de silice est considérab'e ;   Rhône reçoit encore la rivière de l’Arve,
      il faut l’attribuer à ce que la haute Garonne   qui vient de la vallée de Chamonix et lui
      et ses principaux affluents, au-dessus de   apporte le produit de la mer de glace située
      Toulouse, comme l’Ariége, coulent en très-   au pied du mont Blanc.
      grande partie sur des roches de feldspath.  Il n’y pas moins de quarante-deux glaciers
        L’analyse de M. 11. Deville prouve que   importants qui alimentent ce fleuve, avant
      leau de la Garonne, à Toulouse, réunit   et après le lac de Genève. En été, le tribut
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