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164 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
minées. Ces sels consistent principalement se dirige du S.-E. au N.-O., vers le Zuv-
en carbonate de chaux ; mais la quantité de derzée, arrosant l’ancien duché du Bas-
ce sel ne parait pas nuire aux propriétés Rhin et la Hollande. A peu de distance de
dissolvantes de l’eau pour le savon : car la mer, son cours principal se détourne
M. Tordeux insiste particulièrement sur ses vers 1’0., et se joint à la Meuse, dont l’eni-
bonnes qualités sous ce rapport. bouchure lui est commune.
La Meuse joue en France un rôle plus Le cours du Rhin, dont le développe-;
important que l’Escaut. Descendue de l’angle ment total atteint 1,550 kilomètres, est en
sud-ouest des Vosges, près du plateau de tièrement en dehors de notre territoire.
Langres, cette rivière coule d’abord jusqu’à Son bassin se divise en deux portions très-
Mézières, dans une vallée creusée dans le inégales et très distinctes par leurs con
terrain oolithique,et qui court au nord-ouest; ditions physiques. Dans la première por
puis elle se détourne brusquement vers le tion, le Rhin reçoit uniquement, soit par
nord, et traverse les terrains schisteux et lui-même soit par ses principaux affluents,
houillers des Ardennes et du Hainaut. A 1’111, la Thur, l’Aar, les eaux des grandes
Verdun, elle commence à devenir naviga Alpes, entre le canton des Grisons et le
ble; à Namur, elle reçoit la Sambre, qui a lac de Genève. Il se trouve ainsi, dans
pris sa source en France à peu de distance cette portion supérieure de son cours, sous
de la frontière. De Maestricht à la mer, la dépendance des immenses glaciers qui
elle traverse des plaines tertiaires et allu s’étendent sur cette haute chaîne. Aussi, les
viales. plus hautes eaux du Rhône, à Bâle, sont-elles
Le développement total de la Meuse atteint comme le Rhône, à Lyon, dans les mois
700 kilomètres, dont 260 sur le territoire d’été, où la fusion des neiges et des glaciers
français. est à son maximum. Le minimum de ses
Une des particularités de cette rivière est eaux a lieu vers le mois de janvier. Au con
sa disparition à Bazeilles et sa réapparition à traire, lorsque le Rhin, après avoir traversé
15 kilomètres de distance, près de Non- la grande plaine alsacienne (qui pourrait
court. aussi constituer pour lui une région dis
Eau du Rhin. — Le Rhin prend sa source tincte et moyenne), et où il ne reçoit qu’un
dans le point où la chaîne de l’Oberland ber seul cours d’eau important, le Neckar, dé
nois rejoint le mont Saint-Gothard. Ses deux bouche, par Bingen, dans les terrains, de
branches principales se réunissent à Rei- moins en moins accidentés, qui, du Taunus,
chenau, près de Coire, et se rendent de là, le conduisent jusqu’à la mer, son régime
avec une pente rapide, vers le nord, dans le se complique par les tributs qu’il reçoit de
lac de Constance. En sortant du lac de Cons grands cours d’eau provenant de régions à
tance, le Rhin forme les célèbres cascades de pluies automnales ou hivernales. Aussi, à
Laufen, et coule de l’est à l’ouest, jusqu’à Cologne, ses eaux atteignent-elles annuel
Bâle. Là, il change encore une fois brusque lement deux maxima, l’un, en juillet, cor
ment de direction, et traverse longitudinale respond à celui qu’il présente à Bâle ; l’autre,
ment la grande plaine à laquelle il a donné plus élevé que le premier, a lieu vers les
son nom, et qui, du S.-S.-O., au N.-N.-O., mois de janvier et de février.
est resserrée entre le massif des Vosges et les Parmi les affluents que le Rhin reçoit
montagnes de la forêt Noire. Sorti enfin de dans cette portion inférieure de son cours,
cette longue vallée par les défilés de Bin- et dont quelques-uns, la Lahn, la Lippe et
gen, entre le Taunus et le Hundsruck, il surtout le Mein, sont des rivières considé-