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                  minées. Ces sels consistent principalement   se dirige du S.-E. au N.-O., vers le Zuv-
                  en carbonate de chaux ; mais la quantité de   derzée, arrosant l’ancien duché du Bas-
                  ce sel ne parait pas nuire aux propriétés   Rhin et la Hollande. A peu de distance de
                  dissolvantes de l’eau pour le savon : car   la mer, son cours principal se détourne
                  M. Tordeux insiste particulièrement sur ses   vers 1’0., et se joint à la Meuse, dont l’eni-
                  bonnes qualités sous ce rapport.          bouchure lui est commune.
                    La Meuse joue en France un rôle plus      Le cours du Rhin, dont le développe-;
                  important que l’Escaut. Descendue de l’angle   ment total atteint 1,550 kilomètres, est en­
                  sud-ouest des Vosges, près du plateau de   tièrement en dehors de notre territoire.
                  Langres, cette rivière coule d’abord jusqu’à   Son bassin se divise en deux portions très-
                  Mézières, dans une vallée creusée dans le   inégales et très distinctes par leurs con­
                  terrain oolithique,et qui court au nord-ouest;   ditions physiques. Dans la première por­
                  puis elle se détourne brusquement vers le   tion, le Rhin reçoit uniquement, soit par
                  nord, et traverse les terrains schisteux et   lui-même soit par ses principaux affluents,
                  houillers des Ardennes et du Hainaut. A   1’111, la Thur, l’Aar, les eaux des grandes
                  Verdun, elle commence à devenir naviga­   Alpes, entre le canton des Grisons et le
                  ble; à Namur, elle reçoit la Sambre, qui a   lac de Genève. Il se trouve ainsi, dans
                  pris sa source en France à peu de distance   cette portion supérieure de son cours, sous
                  de la frontière. De Maestricht à la mer,   la dépendance des immenses glaciers qui
                  elle traverse des plaines tertiaires et allu­  s’étendent sur cette haute chaîne. Aussi, les
                  viales.                                   plus hautes eaux du Rhône, à Bâle, sont-elles
                    Le développement total de la Meuse atteint   comme le Rhône, à Lyon, dans les mois
                  700 kilomètres, dont 260 sur le territoire   d’été, où la fusion des neiges et des glaciers
                  français.                                 est à son maximum. Le minimum de ses
                    Une des particularités de cette rivière est   eaux a lieu vers le mois de janvier. Au con­
                  sa disparition à Bazeilles et sa réapparition à   traire, lorsque le Rhin, après avoir traversé
                  15 kilomètres de distance, près de Non-   la grande plaine alsacienne (qui pourrait
                  court.                                    aussi constituer pour lui une région dis­
                    Eau du Rhin. — Le Rhin prend sa source   tincte et moyenne), et où il ne reçoit qu’un
                  dans le point où la chaîne de l’Oberland ber­  seul cours d’eau important, le Neckar, dé­
                  nois rejoint le mont Saint-Gothard. Ses deux   bouche, par Bingen, dans les terrains, de
                  branches principales se réunissent à Rei-   moins en moins accidentés, qui, du Taunus,
                  chenau, près de Coire, et se rendent de là,   le conduisent jusqu’à la mer, son régime
                  avec une pente rapide, vers le nord, dans le   se complique par les tributs qu’il reçoit de
                  lac de Constance. En sortant du lac de Cons­  grands cours d’eau provenant de régions à
                  tance, le Rhin forme les célèbres cascades de   pluies automnales ou hivernales. Aussi, à
                  Laufen, et coule de l’est à l’ouest, jusqu’à   Cologne, ses eaux atteignent-elles annuel­
                  Bâle. Là, il change encore une fois brusque­  lement deux maxima, l’un, en juillet, cor­
                  ment de direction, et traverse longitudinale­  respond à celui qu’il présente à Bâle ; l’autre,
                  ment la grande plaine à laquelle il a donné   plus élevé que le premier, a lieu vers les
                  son nom, et qui, du S.-S.-O., au N.-N.-O.,   mois de janvier et de février.
                  est resserrée entre le massif des Vosges et les   Parmi les affluents que le Rhin reçoit
                  montagnes de la forêt Noire. Sorti enfin de   dans cette portion inférieure de son cours,
                  cette longue vallée par les défilés de Bin-   et dont quelques-uns, la Lahn, la Lippe et
                   gen, entre le Taunus et le Hundsruck, il   surtout le Mein, sont des rivières considé-
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