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168                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                        Carbonate........................................ 0,987  ou d’une montagne, et si le terrain perméa­
                        Chlorure.........................................  traces
                                                               ble qui a donné passage à l’eau, est coniprjs
                        Sulfate.........................................  0,186
                        Silice................................................ 0,049  entre deux couches imperméables composées
                        Alumine, oxyde de fer, manganèse. 0,020  d’argile, enfin si l’ensemble de ces couches
                                                    1,242      est incliné et plonge sous le sol jusqu’à une
                                                               certaine profondeur, toutes les conditions
                      Eau de la Vistule. — Analysée à Culm,
                                                               nécessaires pour la réussite d’un puits arté­
                    par Bischoff, au mois d’avril 1853, cette   sien seront réunies. Que l’on vienne à creu­
                    eau a donné, pour un  litre,  les  résultats  ser, dans la partie la plus inclinée d’un
                    suivants :
                                                               puits, jusqu’à la rencontre de la nappe
                                                               d’eau, cette eau s’élèvera par l’ouverture
                      Carbonate..................................... 1,384
                      Chlorure....................................... 0,0^3  pratiquée, jusqu’à ce qu’elle soit arrivée au
                      Sulfate..........................................  0,223  niveau de son point de départ, c’est-a-iire
                      Silice.....................................  ...   0,080  de son lieu d’infiltration, situé sur la colline
                      Alumine, oxyde de fer, manganèse..  0,011
                      Substance organique.................. 0,224  ou la montagne.
                                                                 Les eaux artésiennes sont caractérisées
                                                     2,005
                                                               par leur température toujours supérieure
                                                               à celle des eaux qui coulent à la surface de
                                                               la terre. Leur température s’accroît d’un
                                                               degré par chaque 33 mètres de profondeur.
                                CHAPITRE XVII                  L’eau du puits de Grenelle, qui a 747 mè­
                                                               tres de profondeur, marque -|- 28°. Le puits
                                LES EAUX ARTÉSIENNES.
                                                               creusé à Rochefort jusqu’à 825 mètres (la
                       Les eaux qui jaillissent des puits artésiens   plus grande profondeur que l’on ait atteinte
                    renferment moins de principes solubles que   jusqu’ici) a donné de l’eau à -|- 42°.
                    les eaux de sources et de rivières, parce    11 résulte de cette particularité que l’eau
                    qu’elles n’ont pas traversé de grandes éten­  des puits artésiens reste toujours liquide,
                    dues de terrain auxquelles elles puissent   malgré les hivers les plus rigoureux. Aussi
                    emprunter des matières solubles.           s’en est-on servi pour chauffer les serres et
                      Nous avons consacré une Notice aux puits   les bains. A Carnstadt, près de Stuttgard,
                    artésiens dans les Merveilles de la Science (1) ;   les eaux souterraines venues d’une grande
                    il nous suffira donc de quelques mots pour   profondeur, réunies dans de vastes bassins.
                    rappeler ici la théorie professée par les géo­ i permettent de se livrer, en toute saison, au
                    logues concernant l’origine de ces eaux.  | plaisir de la natation.
                      On appelle puits artésiens de simples      Les courants souterrains étant toujours
                    trous, souvent fort étroits, forés dans le sol,au   soumis à une pression considérable, soit par
                    moyen d’une sonde.                        les gaz qui sont condensés à l’intérieur des
                      Les eaux pluviales s’infiltrent dans la   couches terrestres, soit par le poids de la
                    terre, jusqu’à ce qu’elles rencontrent une   colonne liquide, il en résulte que les sources
                    couche imperméable qui les retienne ; et   artésiennes se font jour avec une force qui
                    il se forme alors une nappe d’eau souter­  leur a valu quelquefois le nom de source ou
                    raine. Si la couche perméable à l’eau de   de fontaine jaillissante.
                    pluie se trouve sur le flanc d’une colline   L’eau obtenue par un trou de sonde
                                                               peut s’élever à des hauteurs considé­
                      (1) Tome III.                            rables. Dans les puits artésiens percés a
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