Page 175 - Les merveilles de l'industrie T3 Web

INDUSTRIE DE L’EAU. 17;

nt peu d’influence sur les canaux d’écoulement « Un litre d’eau m’a donné 0sr, 142 de résidu des­
jT'eaux superficielles, peuvent, au contraire, en séché.
Û duire sur les canaux d’évacuation des eaux pro- «Quoiqu’ilsoit assez difficile de démontrer l’exis­
Tides, qui soient capables d’en déranger le cours, tence du fer dans l’eau qui a séjourné pendant
n iaûe de tels événements soient rares, il suffit quelques instants au contact de l’air, la nature
U ’on ait eu en vingt ans l’occasion d’en observer ferrugineuse de cette eau ne peut pas être mise en
une fois les effets sur le Puils cic G1’enelle, pour doute; elle donne lieu, en effet, à une petite indus­
u’j[ n’y ait pas lieu d’exposer la ville de Paris à trie créée parle gardien du puits qui, ayant oublié
recevoir, tout à coup, et pour des mois entiers, un jour, dans le réservoir supérieur, un verre,
des eaux troubles dans tous ses réservoirs, ou à qu’il retrouva le lendemain recouvert d’un dépôt
subir une diminution de moitié, dans les produits ocreux, eut l'idée de colorer en jaune, par ce
de ses puits jaillissants, qui, fut-elle momentanée, procédé, des vases en cristal ordinaire, qu’il vend
n'en serait pas moins grave. » aux nombreux visiteurs du puits. Ces vases, qui
ne séjournent dans l’eau que quelques heures,
M. Péligot ayant soumis à un examen at­ prennent une teinte irisée assez belle, qu’ils doi­
tentif l’eau du puits de Grenelle, a été vent à un dépôt ferrugineux très mince et très-
adhérent. Un contact prolongé pendant huit à dix
amené à considérer cette eau plutôt comme jours donne au dépôt ferrugineux une épaisseur
eau minérale que comme eau douce. Sou­ suffisante pour ôter au verre toute sa transparence.
mise à l’ébullition, cette eau donne, par «Enfin l’eau qu’on reçoit directement du trou de
sonde dans des flacons qui contiennent de l’air,
litre, 23 centimètres cubes de gaz, renfer­
fournit bientôt contre leurs parois un léger dépôt
mant 22 pour 100 d’acide carbonique. Get jaunâtre. Une bien petite quantité d’air suffit pour
acide carbonique étant absorbé par la po­ produire cet effet, qui est dû, sans doute, à la
transformation du carbonate de protoxyde de fer
tasse, le mélange gazeux contient :
en peroxyde de ce métal.
« J’ai dit que l’eau du puits de Grenelle était sul­
Azote................................................... 8’2,6 fureuse. En ouvrant le robinet qui donne issue à
Oxygène......... ................................... 17,4 l’eau, l’odeur de l’acide sulfhydrique se reconnaît
100,0
facilement. A la vérité, la quantité de sulfure
qu’elle renferme est trop minime pour qu’il soit
• Ce curieux résultat établit une différence bien possible de l’apprécier exactement; mais j’ai pu
marquée, dit M. Péligot, entre l’eau du puits de constater la présence de l’hyposulfite de soude, qui
Grenelle et les eaux douces ordinaires, qui toutes, est, comme on Sait, le produit de l’oxydation par
ayant eu le contact de l’air, renferment en disso­ l’air du sulfure alcalin que renferment les eaux
lution une quantité considérable d’oxygène. Sous sulfureuses dites naturelles. »
le rapport de la nature du gaz qu’elle contient,
cette eau ressemble plus à une eau minérale qu’à
une eau douce. M. Péli got conclut de l’ensemble de ses
« L’examen des substances salines laissées par l’é­ expériences, que si l’eau du puits foré de
vaporation de l’eau de Grenelle, montre que ce rap­ Grenelle reste, au point de vue de son em­
prochement n’est pas aussi forcé qu’il paraît être
ploi dans les ménages et dans les usines, une
au premier abord ; car, au moment où elle arrive
au jour, elle est à la fois siliceuse, ferrugineuse, al­ eau de bonne qualité, à cause de la minime
caline et sulfureuse. On sait qu’en outre elle est à proportion des matières salines qu’elle ren­
la température de 28°. ferme, elle présente néanmoins, en raison
«D’après mon analyse, le résidu salin qu’elle laisse
de la nature même de ces matières et de
par l’évaporation à siccité présente la composition
suivante : celle des gaz qu’elle a dissous, quelques-
uns des caractères d’une eau minérale.
Carbonate de chaux................................ 40,8
L’eau du puits de Passy, qui diffère très-
Carbonate de magnésie..................... 11,5
Carbonate de potasse............................. 14,4 peu, par sa composition, de celle de Gre­
Carbonate de protoxyde de fer............ 2,2 nelle, parce qu’elle appartient probable­
Sulfate de soude..................................... 11,3
Hyposulfite de soude.............................. 6,4 ment à la même nappe souterraine, est
Chlorure de sodium........................ ... 6,4 susceptible des mêmes reproches, au point
Silice......................................................... 7,0
de vue de son emploi comme eau potable.
100,0