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166 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE
de ce versant. Ces débris terreux venant à atteint le quart du poids total de ces sub.
se déposer par l’effet des remous dus au stances ; mais, si l’on examine la nature des
phénomène des marées, près des embou sels trouvés par ces deux chimistes, on est
chures, il est résulté, de leur accumulation, au contraire, frappé de la similitude de dé
l’immense delta qui constitue le sol de la composition de ces eaux, puisées à des
Hollande, et qui offre au physicien tant points fort différents, et analysées par des
de sujets d’études sur les causes géologiques méthodes sans doute assez diverses.
qui agissent encore sous nos .yeux, en même Il y a lieu de penser, d’après cela, que la
temps qu’un magnifique témoignage de ce différence dans les proportions absolues des
que peut le génie de l’homme sur la nature. matières dissoutes dépend surtout des sai
Nous citerons deux analyses de l’eau du sons dans lesquelles l’eau a été puisée.
Rhin, puisée à Bàle et près de Strasbourg. On conçoit, d’ailleurs, ces différences
La première, due à M. Pagenst, en 1837, a pour une rivière qui, comme le Rhin, prend
donné les résultats suivants : sa source au centre de vastes glaciers, et
reçoit, en outre, un grand nombre d’affluents
Carbonale de chaux..................... 0«r,1279 capables de produire des variations dans
Carbonate de magnésie............... 0 ,0133 la composition de ses eaux. Nous avons
Sulfate de chaux........................... 0 ,0154
Sulfate de magnésie..................... 0 ,0039 déjà remarqué, d’après les analyses des eaux
Sulfate de soude................... .... 0 ,0018 du Rhône, à Lyon, que ce fleuve renferme
Chlorure de sodium..................... 0 ,0015 en hiver une quantité plus considérable de
Acide silicique............................ 0 ,0021
Perte.............................................. 0 ,0050 sels qu’en été.
Eau du Doubs. — L’eau du Doubs, prise
0Br,l 711
au port de Rivette, a été analysée par M. II.
Deville en 1845. Les substances fixes trou
La seconde, due à M. II. Deville, a donné,
vées, par litre d’eau, sont les suivantes : I
pour l’eau recueillie à Strasbourg, les nom
bres suivants :
Acide silicique....................... O«r,OI59
Composit. Composit. Alumine.................................. 0 ,0021
Litres. en de l’air. Peroxyde de fer...................... 0 ,0030
centièmes. dissous. Carbonate de chaux............... 0 ,1910
/ Acide carbonique. 0,0076 24,6 »
Gaz. Azote..................... 0,0159 51,4 68,2 Carbonate de magnésie......... 0 ,0023
Sulfate de soude..................... 0 ,0051
' Oxygène................ 0,0074 24,0 31,8
Chlorure de magnésium........ 0 ,0005
0,0309 100,0 100,0 Chlorure de sodium............... 0 ,0023
Azotate de potasse................. 0 ,0011
I Acide silicique........................... 0«r,0488 Azotate de soude.................... 0 ,0039
1 Alumine..................................... O ,0025
g l Peroxyde de fer.......................... 0 ,0058 0".2302
® 1 Carbone de chaux....................... 0 ,1356
S /carbonate de magnésie............. 0 ,0051 L’eau du Doubs, abstraction faite du car
S jSulfate de chaux......................... 0 ,0147 bonate de chaux, qui est prépondérant dans
•S /Sulfate de soude.......................... 0 ,0135
| Chlorure de sodium................. 0 ,0020 les contrées calcaires comme le Jura, est
' Azotate de potasse.................... 0 ,0038 d’une pureté remarquable. On n’a pu y
0«r,2318 découvrir une quantité appréciable de sul
fate de chaux. Le carbonate de chaux n’at
En comparant ces deux analyses, on saisit teint pas la proportion de 0,25 par litre,
une différence notable dans la quantité ab qui est nécessaire pour constituer une eau
solue de matières dissoutes. Cette différence incrustante.