Page 235 - Les merveilles de l'industrie T1
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230                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                    ni d’os, avaient servi aux opérations du sacri­  duisait des vases de modèles gallo-romains
                    fice qui accompagnait la cérémonie des funé­  et qui n’étaient que des imitations plus ou
                    railles, et avaient été déposés ensuite, par la   moins belles, plus ou moins grossières, des
                    piété des parents, à la proximité des tombes.  vases gallo-romains ou romains. Un grand
                      Pour en finir avec les urnes funéraires des   nombre de ces poteries et figurines gau­
                    Germains, nous ajouterons qu’au point où   loises ont été trouvées dans le département
                    l’Elster noir se jette dans l’Elbe, on a décou­  de l’Allicr. Ce sont des divinités, particu­
                    vert en deux ou trois ans, jusqu’à huit cents   lièrement des dieux lares, parmi lesquels
                    tumuli, dans lesquels on a trouvé, outre une   la Vénus Anadyomène, dont on voit plusieurs
                    multitude d’urnes, des coupes à sacrifices,   exemplaires au Musée du Louvre.
                    et des vases de la forme appelée en Alle­    M. Demmin possède une figurine appar­
                    magne kanne, qui sont composés.d’une terre
                    cuite très-solide, et surtout un grand nombre
                    de vases ronds ou ovales séparés par une ou
                    deux divisions, en deux ou trois parties, et
                    qu’on croit avoir servi à renfermer différents
                    parfums.
                      Les figures 181,182 et 183 représentent ces
                    petits vases à compartiments. Plusieurs de
                    ces petits vases étaient contenus dans de
                    plus grands.
                      On a, du reste, observé la même particu­
                    larité dans un cimetière romain, à Lincoln,
                    en Angleterre.

                      Les poteries franques et allemandes da­
                    tent du ne au vie siècle après Jésus-Christ.
                    Elles sont d’une fabrication plus grossière
                    même que celle des poteries Scandinaves
                    et germaines de la première époque. On n’y
                    rencontre guère d’ornements. Aussi est-il
                    assez difficile de les distinguer des contre­
                    façons qu’en font, à l’usage des amateurs, les   tenant à cette période de la fabrication gau­
                    potiers modernes de Nuremberg.             loise. Elle fut trouvée en 1826 dans la mare
                                                               du Chêne penché (forêt d’Évreux). C’est la sta­
                      Puisque la céramique allemande nous a    tuette d’une femme à cheval, couverte d’une
                    fait descendre chronologiquement de cinq   espèce de capuchon. La figure 184 représente
                    ou six siècles, nous pouvons parler des po­  cette ébauche de statuette.
                    teries gauloises, qui sont d’une époque plus   Mais les potiers gaulois du ive siècle après
                    rapprochée de la nôtre.                    J.-C. avaient de nouveau fraternisé avec les
                      Vers le ive siècle, de nombreux potiers   potiers grecs, et leur originalité s’y était re­
                    s’étaient établis dans les Gaules, à côté de   trempée. Ecoutons ce que dit, à ce sujet,
                    fabricants nationaux qui avaient conservé   M. Henri du Cleuziou, dans un langage un
                    dans leurs œuvres le caractère vraiment gau­  peu enthousiaste, un peu poétique, mais
                    lois. La grande majorité de ces potiers pro­  juste au fond.
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