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                   poteries communes. Elles sont composées de la d’hui la vaisselle à l’usage du peuple. Les
                   même pâte qui sert à confectionner aujour- terres argileuses à peine purifiées par un la-






























                              Fig. 177. — Vase gaulois                   Fig. 118. — Vase gaulois.


                   vage, servaient à les fabriquer, et aucune   des mains du tourneur; le pied porte, de
                   couverte, émaillée ou non, ne recouvrait   la manière la plus distincte, l’empreinte de
                   cette pâte grossière. Elles ressemblent en­  l’instrument coupant que le tourneur appelle
                   tièrement, en un mot, aux poteries grecques   scie, et qui sert à détacher le vase du tour.
                   et romaines au sujet desquelles nous avons   Dans l’article du Dictionnaire technolo­
                   donné les renseignements nécessaires au    gique que nous avons déjà cité, Brongniart
                   point de vue chimique.                     fait remarquer que la fabrication des vases
                     Les poteries gauloises sont toujours gros­  gaulois a une curieuse ressemblance avec
                   sières dans leur pâte ; leur texture est   celle des anciens peuples de l’Amérique
                   lâche, leur surface souvent raboteuse : elles   méridionale. Cette ressemblance, toutefois,
                   ont été à peine cuites. Des pièces entières   n’existe, ajoute Brongniart, que sous le rap­
                   d’objets aussi fragiles doivent être fort rares ;   port de la pâte, de la texture, de la couleur, et
                   on les trouve le plus souvent dans des     même de la position des vases, puisqu’on les
                   tombes avec des restes de squelettes. Leur   trouve les uns et les autres dans les tombeaux.
                   forme est, en général, simple, comme on l’a   Quant au façonnage, il n’y a plus d’analogie,
                   vu. Quelques unes portent des ornements    dit Brongniart. On ne voit, en effet, sur les
                   gravés en creux, peu réguliers ; d’autres pré­  pièces américaines, aucun indice qu’elles
                   sentent des ornements et même des caractères   aient été faites sur le tour à potier, et par con­
                   d’écriture qui, par leur netteté et par leur   séquent que ces peuples aient connu cet ins­
                   exacte répétition, semblent avoir été appli­  trument si simple, employé de temps immé­
                   qués avec des moules. Ces vases ont été fa­  morial chez les peuples de l’ancien continent.
                   briqués au tour; ils en portent l’empreinte   Nous ferons remarquer cependant que,
                   évidente. On y reconnaît la ligne en spirale   depuis l’époque où Brongniart écrivait on a
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