Page 229 - Les merveilles de l'industrie T1
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22 i MERVEILLES DE L’INDESTRIE
deviné Jean Reynaud dans son magnifique ouvrage autre, il est lui, et déjà maintenant il diffère
du Génie des Gaules.
essentiellement de l’art égyptien, comme du
grec et de l’étrusque; comme ces derniers,
il se rattache à l’Orient primitif par les Om-
hriens, les Pélasges et les premières dynas
ties des bords du Nil.
Nous donnerons encore divers spécimens
de vases gaulois (fig. 169 et 176) qui sont
empruntés, comme les précédents, à l’ou
vrage de M. du Cleuziou.
Ces différents vases gaulois, qui faisaient
partie de la collection Charvet, se trouvent
aujourd'hui au Musée archéologique de
Saint-Germain.
Les figures 177 et 178 (page 227) repré
sentent des vases gaulois empruntés à l’atlas
de l'ouvrage de Brongniart, et qui existent
Fig. 172. — Vase gaulois.
dans le Musée céramique de Sèvres. Le
premier (fig. 177) a 20 centimètres de hau
<< La cervoise pétillait dans de grands vases, où le : teur; il est d’une pâte rougeâtre, fine, assez
Batave au rire bruyant avait appliqué des visages ■ dure ; sa surface est un peu luisante, comme
grotesques (fig. 173 et 174), et quand il versait àson ! celle des grès. Les ornements sont en points
hôte la liqueur dorée, au milieu du festin, sur les
petites tasses brillaient déjà les rutilantes trognes et petites lignes en relief. Il fut trouvé près
des joyeux ivrognes de Franz Hais, de Téniers et de de Lyon, au lieu dit Gorge-de-Loup, et appar
Van Ostade. tient à la collection du docteur Comarmond,
« Lorsque, pour fêter un voyageur, on entamait la j
réserve d’hiver, les femmes remontaient des celliers, | à Lyon.
de pittoresques urnes (fig. 170, 171), rangées comme Le second (fig. 178) est un vase à pâte
les grandes séries desguerriers, décorées de fougères, grossière, d’un blanc sale, tirant sur le jau
de cercles, de triangles, et quand rentraient à l’é
table les troupeaux errants, les servantes allaient nâtre. Brongniart était incertain de le clas
traire les mamelles gonflées des belles génisses, dans ser dans les poteries germaines ou dans les
des jattes arrondies au délicat profil, et le lait blanc poteries gauloises, tellement, à certaines
parfumé des senteurs de la prairie écumait dans époques, les caractères de ces produits céra
le vase noir.
« Lorsque, dans les douces vallées de la Champa miques se confondent ; on ne peut cepen
gne, on passait le vin crayeux qui moussait dans les dant hésiter à le ranger parmi les vases
hanaps (fig. 172, f 75), et que de main en main des gaulois, en raison de sa ressemblance avec
buveurs plus illustres et plus précieux se riaient
entre eux avec cette gaieté qui semble rester leur des vases d’origine incontestée.
patrimoine, c’était dans des vases de forme gra
cieuse, excessivement personnelle, on pourrait le Avant d’aller plus loin, nous donnerons
dire, que circulait le jus divin de la vigne (I). » une idée des poteries gauloises au point de
A quoi, demande M. du Cleuziou, faut-il vue delà chimie, comme nous avons donné
rattacher cet art personnel? Est-ce à l’Etru- une idée, au même point de vue, des poteries
rie, à la Grèce, à l’Égypte? Non! Même grecques, étrusques et romaines.
dans ser. développements postérieurs, il est Comme les poteries grecques, campanien-
nes, romaines et étrusques, les poteries gau
(1) La poterie gauloise, description delà collection Char-
vet, par Henri du Cleuziou, in-8°. Paris, chez Beaudry, 1872. loises appartiennent au groupe chimique des