Page 232 - Les merveilles de l'industrie T1
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POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES.                             227


          découvert des poteries mexicaines et péru­  des tombeaux de l’Elster noir sont sans anse;
          viennes qui ont été évidemment obtenues par   celles des environs de Bautzen sont, les unes
          le moyen du tour. La ressemblance que      en argile de couleur rougeâtre, les autres
          Brongniart signale entre la poterie gauloise   en terre de couleur gris foncé.
          et les anciennes poteries de l’Amérique, est   M. Klemm considère comme une bou­
          donc plus complète encore qu’il ne le pen­  teille le vase que nous représentons ici
          sait lui-même.

            Des poteries gauloises ou gallo-romai­
          nes, nous passons aux ouvrages céramiques
          des anciens habitants de la Germanie.
            C’est principalement dans les tumuli que
          l’on trouve les poteries germaines, peu variées
          de couleur, mais très-différentes de formes.
          Quoique ces formes soient liées par un sys­
          tème commun et original, quelques-unes se
          rapprochent du style simple et pur de l’an- •
          cienne Grèce. D’autres se rapprochent un !
          peu du système oriental, mais en conservant
          toujours, comme les poteries gauloises pro­
          prement dites, un caractère propre.
            M. Klemm, conservateur du Muséè de
                                                             Fig. 179. — Bouteille germaine.
          Dresde, a établi parmi les poteries des Ger­
          mains, si variées et si nombreuses, une clas­  (fig. 179). 11 est à rebords, comme les vases
          sification qui a été généralement adoptée par   romains ; mais, ce qui est une exception dans
          les céramistes. Il a suivi le système de classi­  les vases germaniques, il a deux petites anses;
          fication par les formes, en prenait tsesprinci­  la pâte en est friable. Il fut trouvé dans un
          pales divisions dansla forme du corps du vase,   tombeau,dans le bois d’Underweden,en Saxe.
          et ses subdivisions dans la position du ventre,   L’urne — nous suivons la classification
          renflé tantôt dans la partie moyenne, tantôt   de l’antiquaire allemand — est un vase
          dans la partie supérieure ou inférieure. *  ventru, à large ouverture, et devenu, par le
             M. Klemm regarde la.soucoupe comme la   rétrécissement et l’allongement de cette ou­
           forme la plus simple, la forme primitive,   verture, la bouteille, forme très-rare dans
           d’où sont venus, par aplatissement, la coupe,   les vases germains. Le nom d’urne s’applique
           l’assiette, le plateau, et par relèvement, la   particulièrement à ceux de ces vases qui,
           jatte et l’écuelle; puis par redressement,   trouvés dans les tumuli, contiennent ordi­
           avec addition d’une anse, la tasse ; avec un   nairement la cendre ou les ossements brisés
           plus grand redressement, le bocal, qui, avec   du corps qui avait été brûlé.
           l’anse, a donné la cruche, et qui, enfin, avec   L’urne que nous représentons (fig. 180)
           l’adjonction d’un bec, est devenu le pot à   n’est pas de cette catégorie. C’est un bocal à
           l’eau ou à café.                          pâte fine, avec des ornements gravés assez
             Les tasses ovoïdes sans anse sont d’ordi­  profondément. Ce vase fut déterré dans la
           naire très-grossièrement faites, à la main   colline des tombeaux, dans la forêt de Wen-
           et sur le tour. Les tasses à anse sont sembla­  delstein, en Thuringe.
           bles à ce que nous nommons génieux. Celles   En général, les vases de cette nature ne
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