Page 110 - Les merveilles de l'industrie T1
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LE VERRE ET LE CRISTAL. 105
Fig. 87. — Grand atelier pour la taille et le polissage du cristal.
temps, M. de Puymaurin, donna le premier garantir de la rouille produite parla seule humidité
le procédé pratique qui permettait de graver de l’air. »
le verre avec l'acide fluorhydrique comme
Gay-Lussac et Thénard, étudiant, en 1810,
on grave les métaux avecLacide azotique.
l’acide fluorhydrique, donnèrent des règles
On lit dans l’Encyclopédie de Diderot et
précises pour l’application de ce gaz à la gra
d’Alembert:
vure sur verre. A partir de ce moment, la
« M. de Puymaurin ayant observé que l’acide gravure à l’acide remplaça, imparfaitement
spatliique ou fluorique a sur le verre presque autant sans doule, mais elle remplaça la gravure à
d’action que l’eau forte et les autres acides ont sur
le cuivre et les autres métaux, il imita le procédé la roue d’acier. Les résultats étaient loin de
des graveurs sur cuivre à l’eau-forte. 11 couvrit valoir ceux de la gravure à la roue, mais on
une glace d’un enduit de cire, il y dessina quelques les obtenait à meilleur marché, et de même
figures, recouvrit le tout d’acide fluorique et l’ex
posa au soleil. 11 vit bientôt les traits qu’il avait gra quele moulage du cristal, qui donne des ré
vés se couvrir d’une poudre blanche, produite pur sultats bien inférieurs à la taille, est souvent
la dissolution du verre. Au bout de quatre ou cinq employé, à cause du bas prix de ce genre de
heures, il détacha l’enduit et il lava la glace. Il re travail, la gravure du verre à l’acide prit une
connut la vérité de ses conjectures, et fut assuré
que, par le secours de l’acide fluorique, on peut gra assez grande extension de 1810 à 1860.
ver sur la glace et le verre le plus dur comme on M. Péligot, dans ses Douze Leçons sur l'art
grave à l’eau forte sur le cuivre. Les gravures sur de la verrerie, décrit ainsi les procédés sui
des glaces épaisses ou des verres auraient l’avantage
vis pour la gravure du verre par l’acide fluor
de pouvoir se garder longtemps sans être endom
magées comme le cuivre, qu’on ne réussit pas à hydrique.
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