Page 268 - Les fables de Lafontaine
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AVERTISSEMENT


         Voici un second, recueil de fables que je présente au public ;
       j’ai jugé à propos de donner à la plupart de celles-ci un air et
        un tour différent de celui que j’ai donné aux premières, tant à
        cause de la différence des sujets que pour remplir de plus de
        variété mon ouvrage. Les traits familiers que j’ai semés avec assez
        d’abondance dans les deux autres parties 1 convenaient bien mieux
        aux inventions d’Ésope qu’à ces dernières, où j’en use plus sobre­
        ment, pour ne pas tomber en des répétitions ; car le nombre de
        ces traits n’est pas infini. Il a donc fallu que j’aie cherché d’autres
       enrichissements et étendu davantage les circonstances de ces
        récits, qui, d’ailleurs, me semblaient le demander de la sorte.
       Pour peu que le lecteur y prenne garde, il le reconnaîtra de lui-
        même ; ainsi, je ne tiens pas qu’il soit nécessaire d’en étaler ici
        les raisons, non plus que de dire où j’ai puisé ces derniers sujets.
        Seulement, je dirai, par reconnaissance, que j’en dois la plus grande
        partie à Pilpay ’, sage indien. Son livre à été traduit en toutes les
        langues. Les ^gens du pays Je croient fort ancien et original à
       l’égard d’Ésope, si ce n’est Ésope lui-même sous le nom du sage
        Locman 3. Quelques autres 4 m’ont fourni des sujets assez heureux.
       Enfin, j’ai tâché de mettre en ces deux dernières parties 5 toute
       la diversité dont j’étais capable. II s’est glissé quelques fautes
        dans l’impression ; j’en ai fait faire un Errata : mais ce sont de
       légers remèdes pour un défaut considérable. Si on veut avoir quel­
       que plaisir de la lecture de cet ouvrage, il faut que chacun fasse
       corriger ces fautes à la main dans son exemplaire, ainsi qu’elles
       sont marquées, par chaque Errata, aussi bien pour les deux pre­
       mières parties que pour les dernières.



         1. Dans l’édition de 1668, les six premiers livres étaient répartis sur
        deux volumes. — 2. Sur Pilpay (ou Bidpay), auteur mythique du Livre
        des Lumières, voir au n° 16 tout ce qui concerne le Pantcha-Tantra.
       — 3. Sur Locman, voir également le n° 16. — 4. Ces quelques autres,
        compte on le verra par les énumérations de sources, sont sensiblement
        les mêmes que pour le premier recueil. — 5. Ces deux dernières
        parties sont les deux nouveaux volumes qui, en 1678-1679, contenaient
        nos livres VII à XI.
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