Page 259 - La Lecture Expressive
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Lecture 125. Le passage du gué
1. << Donne-moi ta menotte•, Vincent.
- Et moi aussi, maman ?
- Oui, ma petite Jeanne, toi aussi, donne-moi la main pour tra-
verser la Cendrine. »
La mère prit donc les deux mains tendues, l'une à sa droite, l'autre
à sa gauche, continua un moment de marcher dans l'herbe haute, et
arriva au bord de la rivière.
2. Pour passer l'eau, en cet endroit peu profond, il y avait d'abord
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trois pierres blanches qui émergeaient , formant une ligne, puis,
cinquante centimètres plus loin, dans le courant, un gros rocher plat
comme une table, enfin, un peu plus loin, encore trois petites pierres
blanches comme les premières.
« Attention, les enfants ! Avançons tous la jambe gauche, et ne
tombons pas dans la Cendrine ! »
Trois jambes gauches se tendirent ensemble, et les voyageurs
montèrent chacun sur sa pierre blanche, la maman tenant bien
serrées les mains des deux petits,
« A présent, avançons la jambe droite et sautons sur la table de
pierre ! »
3. Ils sautèrent tous trois, presque aussi légèrement, car la mère
était jeune encore. Quand ils furent rendus là, au milieu de la rivière,
ils firent une halte, la roche étant large, et regardèrent à leurs pieds
la nappe luisante et bleue où tremblaient des feuilles de nénuphars ...
Un martin-pêcheur, un éclair bleu, glissa tout près de Vincent.
« Oh' le joli! dit Jeanne. Pourquoi ne l'as-tu pas pris, Vincent ?
Nous avons un sansonnet en cage : ils se seraient entendus. »
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Déjà l'oiseau était loin, et, posé sur la rive, attendait le fretin •
« Allons, un dernier pas, les enfants, et nous aurons passé la rivière,
comme les grands, sans avoir besoin d'un pont. »
4. Vincent, Jeanne et leur mère avançèrent cette fois le pied
gauche, touchèrent à peine les trois dernières pierres blanches, et,
de là, bien ensemble, abordèrent la terre ferme.
Rent'! BAZIN Ill ttatt quatre petits enfanls, Marne et fl.ls, éditeurs).