Page 255 - La Lecture Expressive
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Lecture 123. Une journée à }a ferme (fin>
II
l. (Sûzel paraît au haut de l'échelle, de l'autre côlé du mur, son
tablier relevé en poche.)
SuzEL. - Est-ce que vous voulez les goûter, monsieur Kobus ?
FnrTz. - VolonLiers, Sûzel ; jette-m'en quelques-unes.
SuzEL. - Attendez que j'attrape ce gros bouquet là-bas. (Elle
allonge le bras pour saisir le bout d'une branche qui dépasse le mur.)
FRITZ. - Est-ce que ton échelle tient ferme ?
2. SuzEL. - Oui, oui ... Ah ! le voilà ... Regardez le beau bouquet!
Maintenant, tendez vos mains. (Elle s'accoude sur le mur el regarde
Fritz qui mange gravement. Silence.) Eh bien ? ...
FRITZ. - Délicieuses.
SuzEL. - N'est-ce pas ?
FRITZ. - Délicieuses! Je n'en ai jamais mangé d'aussi bonnes. (Il
s'assied sur le banc au fond, d droite). Comme c'est frais à la bouche
ces cerises qui viennent de l'arbre! C'est encore plein de rosée, ça
conserve tout son goût naturel, toute sa force et toute sa vie. (Silence.
Il mange.) Dis donc, Sûzel, n'est-ce pas sur ce cerisier que le rossi-
gnol chante tous les matins ?
3. SuzEL. - Oui, monsieur Kobus.
FRITZ. - Ah! le gueux! il s'en donne, il s'en donne! .... celui-là
peut se vanter de me faire joliment plaisir. Hein, Sûzel, si on pou-
vait comprendre ce qu'il dit ?
SuzEL. - C'est bien facile.
FRITZ. - Facile !
SuzEL. - Eh ! oui ... Il dit qu'il est content de vivre, qu'il fait un
beau soleil, que l'air est doux, la terre toute verte et les haies cou-
vertes de fleurs. Il dit qu'il a son nid là-bas dans un buisson bien
touffu 1, un nid bien chaud où les petits reposent après avoir reçu la
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becquée, pendant qu'il leur chante un air pour les réjouir •