Page 143 - La Lecture Expressive
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         -  Non,  je ne  veux  rien 1
         -  Il  faut pourtant le  tirer de là, avait dit le  docteur. Cette tor-
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       peur  m'efîraye !. ..  Vous  êtes  le  père  et la  mère,  vous  connaissez
       bien votre enfant ... Cherchez ce  qui pourrait ranimer ce petit corps,
       rappeler à terre cet esprit qui court après les nuages ! »
         Et il  était parti ...
         4.  Jacques  Legrand  avait acheté  à  François  des images,  des sol-
       dats  dorés,  des  ombres  chinoises ;  il  les  découpait,  les  mettait sur
       le lit de l'enfant, les faisait danser devant les  yeux égarés du  petit,
       et,  avec  des  envies  de  pleurer,  il  essayait de  le  faire  rire ...
         u Non,  répétait  l'enfant,  rle  la  voix sèche  que  donne  la  fièvre ...
            Veux-tu  un  pistolet,  des  billes ... , une  arbalète ?
         -  Non  n,  répondait  la  petite  voix,  nette  et  presque  cruelle.
                                                       (A  suivre.)

         Les  mots  :  1. La  fixité  étrange  des  mourants  : étrange,  en  dehors  de  l'usage,
       extraorcl.inalre, bizarre ; pourquoi nous semble-t-il extraordinaire que les regards
       des mourants restent fixés,  attachés au même point ? Quelle explication nous est
       donnée  par  l'auteur ?  2.  Anxieux.,. le  cœur serré  par la  crainte  et la  douleur
       morale. 3. Poignardée de souffrances  : frappée profondément et douloureusement,
       comme  avec  un  poignard.  4.  Hagard: égaré,  sauvage.  5.  Torpeur  :  engour-
       dissement  profond.
         Lee Idées  :  Une page profondément émouvante. Étudiez les traits qui peignent  :
         1 ,  Les  progrès  de  la  maladie.
         2.  Le  désespoir  des  parents.
         3.  La torpeur inquiétante du malade.
         4.  Les  efforts touchants du père.
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