Page 102 - La Lecture Expressive
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Lecture 4 7. Assiégé par les loups (satte)
II
1. Puis, de crainte de s'abandonner au sommeil, Henry attacha
à sa main droite un tison de sapin, afin que la brûlure de la flamme
le réveillât lorsque la branche serait consumée. Il recommença
plusieurs fois l'opération. Chaque fois que la flamme, en l'atteignant,
le faisait sursauter, il en profitait pour recharger son feu et envoyer
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aux loups une pluie de brandons incandescents •
2. Un moment vint pourtant où la branche, m;.l liée, se détacha
de sa main sans qu'il s'en aperçût. V s'endormit ...
Il s'éveilla au moment où les loups hurlants étaient sur lui. Déjà
l'un d'eux avait refermé les crocs sur son bras. Henry sauta dans le
feu, et le loup lâcha prise, non sans laisser dans la chair une large
déchirure.
3. Alors commença une bataille de flammes. Ses épaisses mitaines
protégeant ses mains, Henry ramassait les charbons ardents à
pleines poignées, et les jetait en l'air, dans toutes les directions. Le
campement n'était qu'un volcan en éruption • Henry sentait son
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visage se tuméfier 3, ses sourcils et ses cils grillaient, et la chaleur
qu'il éprouvait aux pieds devenait intolérable. Un brandon dans
chaque main, il se risqua à faire quelques pas en avant. Les loups
avaient reculé. Il lança ses deux brandons, puis frotta de neige ses
mitaines carbonisées, et, dans la neige, il trépigna pour se refroidir
les pieds. Des deux chiens, il ne restait plus trace ...
« Vous ne m'avez pas encore!,, cria-t-il d'une voix sauvage aux
bêtes affamées, qui lui répondirent par des grognements répétés.
4. Mettant à exécution un nouveau plan de défense, il forma un
cercle avec une série de fagots, alignés à la file et qu'il alluma. Puis
il s'installa au centre de ce rempart de feu, couché sur son matelas,
et demeura immobile.
Les loups, ne le voyant plus, vinrent s'assurer, à travers le rideau