Page 100 - La Lecture Expressive
P. 100

96


               Lecture        46.  Assiégé  par  les  loups






              1.  Henry  et Bill  voyagent  avec  un  tratneau  et six  chiens  dans
            les  solitudes glacées  de  l'Amérique du  Nord.  Ils ont  été  poursuivis
            par  les  loups.  Quatre  des  chiens  ont  été  dévorés,  ainsi  que
            Bill  :  Henry  reste  seul  avec  deux  chiens.
              Dès  que le  jour commença à baisser, Henry se hâta d'organiser le
            campement. Il donna aux: chiens leur nourriture, fit cuire et mangea
            son diner, et dressa son lit près du feu.
              2.  Mais  il  n'avait pas  encore  fermé  les  yeux  qu'il  vit  les  loups
            arriver,  et, cette  fois,  s'avancer tellement près qu'il  n'y  avait pas à
            songer  même à dormir.  Ils étaient là, autour du foyer,  rampant  sur
            leurs ventres,  et tantôt avançant,  tantôt reculant.  Certains  d'entre
            eux dormaient, couchés en rond dans la neige comme des  chiens.
              Il  ne  cessa  pas un seul instant d'aviver la  flamme,  car  il  savait
            qu'elle  était le  seul obstacle entre  sa  chair et leurs crocs.  Les deux
            chiens se  pressaient contre lui,  implorant  sa protection.  De  temps
                                                1
            à autre,  le  cercle  des  loups  s'agitait ;  ceux  qui  étaient couchés  se
            relevaient, et tous hurlaient ...
              3. La nuit  s'écoula  cependant  sans  accident,  et  le  matin  parut.
            Pour la  première fois,  la  lumière  du  jour ne  dispersa  pas les  loups.
            Vainement l'homme  attendit leur départ.  Ils demeurèrent en cercle
            autour de lui et de son feu.
              Il tenta un  effort surhumain  pour se  remettre en  route.  Mais  à
            peine avait-il replacé son traîneau sur le sentier et s'était-il écarté de
            quelques pas de la protection du feu, qu'un loup s'élança vers lui. La
            bête avait mal calculé son élan ; son saut fut trop court. Ses dents se
            refermèrent sur le vide, tandis qu'Henry, pour  se  préserver,  faisait
            un bond de côté. Puis, reculant vers le feu, il  fit pleuvoir une mitraille
                      2
            de brandons  sur les autres loups, qui, excités par l'exemple, s'étaient
            dressés debout, et s'apprêtaient déjà à se jeter sur lui.



                    ·-----
   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105