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Chapitre XXVI

                                 Mine d’or, modèle

                                                         Eté 1905.
                  Après avoir ainsi passé mon hiver dans les alentours de
                Vancouver et m’être ainsi documenté sur la’ richesse du
                pays, tout en offrant ma bijouterie aux ouvriers de ces
                scieries, je résolus de profiter des beaux jours pour refaire
                une excursion en Alaska, ainsi que je l’avais fait neuf années
                précédemment, mais dans des conditions bien moins pénibles
                et avec, -cette fois, l’intention de vendre de la bijouterie
                fabriquée et non de chercher de l’or dans les entrailles de
                cette terre inhospitalière.
                  J’emportai donc, au printemps de 1905, un stock impor­
                tant d’articles susceptibles de se vendre couramment, en
                fis suivre une certaine quantité par l’intermédiaire de cette
                Compagnie de transport « l’Express » dont j’ai parlé au mo­
                ment de mon début du colportage.
                  Je partis seul et visitai plusieurs escales que fait le ser­
                vice de navigation sur la côte du Pacifique entre Vancouver
                et Juneau. Toutes ces côtes avaient été dans l’origine attri­
                buées au Canada, mais le gouvernement des Etats-Unis les
                ayant trouvées assez riches au point de vue de la pêche du
                saumon, très florissante dans ces parages, se les était attribuées
                à nouveau.
                  Je visitai donc une grande partie de ces usines de con­
                serve, non pas pour respirer l’odeur infecte qui s’en dégage,
                mais pour faire des affaires de bijouterie avec les ouvriers et
                •employés de ces usines, Japonais ou Indiens-Esquimaux,
                pour la plupart.
                  J’arrivai donc à Juneau, qui est la terre ferme de l’Alaska,
                pour l’été de 1905. Je visitai, dans l’île de Dukla, des mines
                d’or en pleine activité appartenant aux Rothschild de Londres.
                  Quoique d’un faible rendement, on pouvait en extraire
                la quintescence, en raison des machines perfectionnées qui
                s’y trouvaient employées.
                  Là, des tranchées de six à sept cents mètres d’ouverture,
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