Page 81 - Vincent_Delavouet
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            payés que moitié prix des Blancs. Leurs salaires mensuels est
            de 50 dollars, nourris et couchés, pour les Chinois, et 80 dollars,
            nourris et couchés, pour les Canadiens français.
              Quant aux scieries, toujours construites au bord des
            rivières, il y en a qui emplc ient de cinq cents à mille ouvriers.
              Ces scieries se composent de trois sortes de bâtiments bien
            distincts :
              1° La scierie, qui s’occupe de débiter le bois vert en plan*
            ches ;
              2° Des chantiers dans lesquels des charpentiers et ouvriers
            spéciaux travaillent le bois et le convertissent en général en
            portes, fenêtres et même, maisons entièrement démontables ;
              3° Les séchoirs, où il n’est pas rare de voir les bois rc ster
            pendant un an et dix-huit mois même avant d’être employés.
              Ces énormes troncs sont présentés devant une double
            scie circulaire, par de puissantes machines, et l’installation
            est faite de telle façon que l’ouvrier chargé de la direction
            du coup de scie peut faire tourner, virer et virevolter ces
            énormes billes de bcis, comme nos marins manœuvrent
            sur nos cuirassés nos pièces de canon de marine Tout marche
            à la vapeur ou à l’électricité.
              De petits trains électriques conduisent le bois pour être
            scié,l’enlèvent ensuite par planches, pendant qu’un « diable »,
            espèce de main ou de bras en fer électrique, remplace autant
            que possible la main-d’œuvre de l’homme.
              Quant aux planches ainsi débitées, elles suivent sur des
            rouleaux des directions différentes, suivant leur longueur,
            leur épaisseur et la qualité du bois ; tout cela se fait auto­
            matiquement.
              Tous ces bois, ainsi transformés en portes, maisons, ou
            meubles, sont expédiés sur des cargos qui viennent un peu
            de toutes les parties du monde ; les chemins de fer, dont des
            embranchements viennent jusque dans la scierie, se chargent
            également de tous ces bois manufacturés.
              Le lecteur m’excusera de m’être étendu un peu sur ce
            chapitre de l’Exploitation des bois, mais ce que j’ai vu par
            moi-même, comparé à nos scieries de France, méritait, je
            crois, cette faible description.
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