Page 45 - Vincent_Delavouet
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                          TROISIEME PARTIE







                             Chapitre XIII

                        Léon Caillot, compatriote

            Dégoûté... momentanément, du métier de^chercheur d’or,
           guéri (du moins je le croyais) de la fièvre de l’or, je résolus
          d’abandonner ce pays inhospitalier. Seulement, au lieu de
           cheval, je me contentai de mes jambes pour revenir sur mes
          pas. Je me fis indiquer un chemin raccourci traversant les
          Montagnes Rocheuses, qui me permettait de franchir la
           distance qui me séparait de Vancouver en moitié moins de
           temps que par la route tracée le long de la rivière Fraeser.
            Je n’emportai avec moi que mon argent (ou plutôt mon
           or) et sur mon dos, quelques provisions de route, que je
          pourrais renouveler facilement en chemin.
             On m’indiqua, à une quinzaine de kilomètres de Barkville,
           un vieux Français, âgé de 70 ans, nommé Léon Gaillet,
           qui, lui aussi, avait eu son heure de célébrité comme pros­
          pecteur d’or, mais qui, par ses passions et son inconduite,
          était réduit actuellement à vivre seul, misérablement, dans
           une hutte, comme un sauvage.
             Comme cet individu pouvait me donner quelques rensei­
           gnements intéressants, que j’éprouvais, en outre, le désir
           de confier mes déboires à un compatriote et surtout que son
           habitation était sur le chemin que je devais suivre, je n’hé-
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