Page 41 - Vincent_Delavouet
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Lorsque cette puissante Compagnie comprit que je résis
terais passivement à toute offre de vente, elle tourna la
difficulté, prit des renseignements sur mon compte, essaya
en un mot d’obtenir par la ruse ce qu’elle n’avait pu obtenir
de moi bénévolement. Et son moyen réussit pleinement.
J’avais, ou croyais bien avoir rempli toutes les formalités
pour devenir locataire incontesté de ce terrain que j’avais
découvert le premier. Hélas ! je n’avais oublié qu’une for
malité, malheureusement essentielle : J’aurais dû prendre
une « licence » du prix de 25 francs !
Inutile de dire que j’avais péché par ignorance et ce que
je me pus jamais m’expliquer est qu’aucune des personnes
qui m’avaient cependant donné des renseignements précieux,
ne m’avait prévenu de prendre, avant tout, cette licence.
Et le plus fort est que le commissionnaire de l’or, employé
du Gouvernement, donc payé pour donner tous les rensei
gnements, ne m’en avait pas avisé non plus.
C’est ainsi que, de jour au lendemain, je fus dépossédé du
fruit de mon labeur, que je perdis une fortune que je pouvais
édifier en peu de temps et qu’une veine aurifère, découverte
par moi, se changea en une affreuse : déveine.