Page 39 - Vincent_Delavouet
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est très douloureuse. On pourrait supposer que cet insecte
« carnivore » est exclusivement le fléau des pays chauds, mais
je peux affirmer, pour en avoir souffert moi-même, que les
moustiques dont les larves ont éclos sous la neige sont autre
ment « piquants » que ceux de notre Côte-d’Azur l’été et qu’il
y a lieu de prendre quelques précautions pour se garantir les
yeux. Heureusement que leur apparition ne concorde qu’avec
les rayons d’un pâle soleil, assez rare d’ailleurs.
Chapitre XII
Veine et déveine
C’est ainsi que, muni de ces renseignements et après avoir
acheté un pic, une pelle et un plat pour laver l’or, je
partis un beau matin de Barkville, droit devant moi, au
hasard. Lorsque j’eus fait une dizaine de kilomètres, je
m’arrêtai au bord d’un terrain marécageux et me mis en
devoir de casser la croûte. Puis, sans grand espoir, je me mis
à creuser quelques trous, au petit bonheur, A un moment
donné, je rencontrai, à 30 centimètres du sol, une couche
de terre glaise, ferme comme du ciment, puis un gravier
et du sable qui me rappelaient la couleur et la forme de même
gravier et sable aurifère que l’on m’avait déjà montrés. En
creusant jusqu’à 50 centimètres, je trouvai la roche et
n’insistai pas davantage . Je mis deux pelletées de ce gravier
dans le plat dont je m’étais muni et, après avoir recueilli
de l’eau suffisamment, je commençai le lavage de ce sable,
ainsi qu’on me l’avait indiqué.
Le résultat, quoique de minime importance, fut cependant
des plus encourageants. Dans ce petit tas de gravier, je pus
extraire quelques brins d’or vierge. Je recommençais à
creuser une dizaine de trous un peu au hasard, chaque fois,
je pus recueillir quelques paillettes infimes du précieux
métal.
Le lecteur peut juger si un commencement de « fièvre
de l’or » m’avait gagné. Je rebouchai soigneusement les
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