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CONDUITE DU RUCHER. 95
sucre, aromatisé, si l’on veut, d’un peu d’alcool de menthe pour
leur donner à toutes la même odeur; on les laisse se gorger quel
que temps, on les met en état de bruissement, et l’on réunit dans
la ruche qui a une mère tout le contenu de celle qui n’en a pas.
On ferme la ruche, et si au bout de quelque temps on voit qu’il y
a combat, on enfume fortement pour mettre tout le monde d’ac
cord. Si l’on manque de sirop, on peut aussi réunir les colonies
en saupoudrant les abeilles avec de la farine,
Pour éviter les luttes, on peut, la veille de l’opération, placer
sur le plateau de chacune des ruches dont on veut réunir les
abeilles un morceau de naphtaline qui leur communique à toutes
son odeur. On peut encore placer sous chaque ruche un tampon
de coton imbibé d’éther et l’y laisser vingt minutes. La réunion se
fait ensuite facilement.
En toutes circonstances les réunions, comme le nourrissement,
doivent s’opérer le soir, pour éviter le pillage (v. page 101).
Lorsqu’on réunira deux colonies, il y aura sûrement une des
mères sacrifiées par les abeilles; il sera bon, si l’on connaît les
qualités de ces deux mères, d’en ôter une d’avance : on ne lais
sera que la meilleure.
Une bonne précaution pour empêcher les combats consiste à
retirer la mère avant la réunion, en enlevant le ,cadre qui la sup
porte et en la recouvrant d’une sorte de couvercle, ou encore en
la mettant dans une cage en toile métallique (v. page 105); quand
l’ordre sera rétabli, on la remettra dans la ruche.
Lors de la première visite des ruches, on pourra aussi quelque
fois en rencontrer qui ne contiennent que du couvain de mâles et
qui ne possèdent pas de reine. Ce couvain provient d’ouvrières
pondeuses; leur ponte, nous l’avons déjà dit (v. page 104), est re
connaissable à son irrégularité. Nous savons que certaines ou
vrières pondent des œufs de mâles ; quand ce fait se produit dans
une ruche normale, la reine s’empresse de les détruire; mais si
la ruche est orpheline, les autres ouvrières élèvent ces œufs d’où
ne sortent que des mâles : la colonie ne peut plus rien produire.
Il semble, dans ce cas, que le plus simple serait de détruire cette
colonie, car il n’est pas possible de distinguer les ouvrières pon
deuses pbur les enlever.
On peut pourtant essayer d’en tirer quelque chose. Quand