Page 100 - Apiculture Moderne
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96              CONDUITE DU RUCHER.

         donc on aura reconnu qu’une ruche est bourdonneuse ou désor­
         ganisée, c’est-à-dire qu’elle a des ouvrières pondeuses, on pourra,
         au milieu du jour, l’enlever de sa place et lui substituer une
         ruche normale; puis, à quelques mètres de là, on videra la ruche
         bourdonneuse en brossant tous les rayons à terre avec une plume
         d’oie ou une brosse spéciale {fig. 112), toujours de haut en bas;
         les abeilles retourneront à leur place ordinaire, et il arrivera de
         deux choses l’une, ou bien elles seront acceptées par les abeilles
         de la nouvelle ruche qu’elles renforceront, ou bien elles seront
         tuées si elles sont reconnues bourdonneuses, car s’il nous a été
         impossible, à nous, de distinguer ces dernières des autres, les
         abeilles ne s’y tromperont pas : elles les reconnaîtront à coup sûr
         et les détruiront.
           On peut à la place de la ruche normale déplacée mettre une
         ruche vide contenant un rayon de couvain, des nymphes, des
         larves, des œufs et les rayons de la ruche bourdonneuse. S’il y a
         encore des mâles dans le rucher, cette ruche se refera une mère ;
         s’il n’y a plus de mâles, on lui en donnera une. Nous dirons plus
         loin comment on devra l’introduire dans la ruche pour la faire
         accepter par les abeilles (v. page 106).

               7.  Soins à donner jusqu’à, la récolte.
           Le rucher doit être tenu très proprement; on ne doit jamais y
         laisser traîner de débris de rayons : la cire attire la fausse teigne
         (v. page 112), et le miel excite les abeilles au pillage.
           Au cours de la visite du mois de mars, pour laquelle on profi­
         tera d’une belle journée, on fera sécher au grand air les couver­
         tures des ruches et on les replacera avec soin. En même temps
         on diminuera les entrées pour que les ruches conservent une
         température suffisante et le degré d’humidité nécessaire, condi­
         tions indispensables au bon élevage du couvain.
           C’est au printemps, surtout en mai, que le transport et la visite
         complète des ruches peuvent avoir lieu avec le moins d’inconvé­
         nients; certains apiculteurs recommandent néanmoins de n’opé­
         rer le transport qu’en hiver, quand il ne doit pas se faire à plus
         de 2 kilomètres.
           Le transport des ruches demande beaucoup de précautions. Il
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