Page 98 - Apiculture Moderne
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94              CONDUITE DU RUCHER.

          élèveront du couvain, au grand profit de la colonie qui se renforcera
          plus rapidement. On commence le nourrissement six à huit
          semaines avant la grande miellée, temps variable suivant les
          localités, afin qu’au moment où les fleurs donnent beaucoup de
          miel les populations soient nombreuses et fassent d’abondantes
          récoltes.
            Ce nourrissement a encore pour but de produire de bonne heure
          des mâles et des femelles : c’est le nourrissement stimulant ou
          spéculatif, ainsi nommé pour le distinguer du nourrissement
          d'automne, dont nous parlerons plus loin. L’utilité du nourrisse­
          ment stimulant a été très discutée; néanmoins nous pensons que,
          pratiqué en temps utile, il peut produire d’excellents résultats.
            La quantité à donner varie entre 100 et 125 grammes de sirop
          par jour et par ruche. Si l’on a des rayons pleins, on peut les pla­
          cer, désoperculés, entre les rayons à couvain; ils constituent un
          excellent nourrissement.
            Le nourrissement doit toujours se faire le soir, quand les
          abeilles sont rentrées, pour éviter le pillage (v. page 101).

                       6.  Réunion des colonies.
            A la première visite des ruches, on rencontre parfois des colo­
          nies orphelines. La recherche de la reine est souvent difficile;
          mais on reconnaît immédiatement qu’une ruche est orpheline par
          l’absence d’œufs ou de couvain dans les cellules. Si l’on a des
          doutes, on nourrit pendant une semaine, et alors on doit trouver
          du couvain. C’est un fait acquis qu’une ruche sans couvain doit
          être considérée comme orpheline, et qu’une ruche qui contient du
          couvain de tout âge possède nécessairement une mère, à moins
          qu’elle ne vienne d’essaimer. Toute colonie reconnue orpheline
          devra recevoir de suite une mère, et si l’on n’en a pas à lui donner,
          on la réunira à une ruche faible pour la renforcer ‘.
            La réunion s’opère de la manière suivante : après avoir ouvert
          les deux ruches à réunir, on arrose les abeilles avec du sirop de

           1. On peut aussi renforcer une ruchè~farble en la changeant de place avec
          une ruche forte, après enfumage des deux ruches. Les abeilles de la ruche
          forte, à leur retour des champs, viendront augmenter la population de la pre­
          mière.
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