Page 103 - Apiculture Moderne
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CONDUITE DU RUCHER.                  99

               M. de Lavens conseille de mettre d’un seul coup dans la ruche,
             au moment de la grande visite, le nombre de cadres vides qu’elle
             peut contenir. Cette pratique doit avoir au moins deux avantages :
             d’abord celui de demander moins de travail; ensuite et surtout
             celui de n’ouvrir la ruche qu’une fois, et l’on sait que les abeilles
             doivent être dérangées le moins
             possible.
               Cela s’applique, bien en­
             tendu , aux ruches horizon­
             tales. Si l’on fait usage de
             hausses, ce sera le moment
             de les placer; elles seront gar­
             nies de rayons vides dont un
             au moins descendra jusqu’à
             ceux du bas; il servira d’é­
             chelle aux abeilles pour monter
             du corps de la ruche à cette
             hausse, qui sera soigneuse­
             ment préservée de tout refroi­
             dissement. Les cadres mêmes
             qu’on introduit dans une ruche
             ne doivent pas être froids; on
             les chauffe préalablement au
             soleil. Si la récolte permet d’a­
             jouter une deuxième hausse,
             on la placera entre la première
             et le corps de la ruche. De même une troisième serait mise entre
             la deuxième et le corps de la ruche, et ainsi de suite.
               Lorsque le moment de la récolte approche pour l’apiculteur,
             généralement en juin ou juillet, suivant les localités, on voit le soir,
             au moment des grandes miellées, les abeilles arriver lourdement ;
             elles tombent parfois à terre avant d’avoir atteint le plateau, s’en­
             tassent et se pressent à l’entrée des ruches, et l’on entend à l’in­
             térieur un fort bourdonnement. Quand le miel abonde, les abeilles
             cessent de récolter de l’eau ; elles sont généralement alors
             plus maniables ; on fera bien d’en profiter pour faire la récolte,
             d’autant mieux que le pillage est moins à craindre qu’au moment
             où les fleurs n’ont plus de nectar.
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