Page 94 - Apiculture Moderne
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90             CONDUITE DU RUCHER.


          connus, s’ils ne sont pas infaillibles, sont au moins nombreux et
          parfois bizarres. Nous en citerons quelques-uns, sans en garantir
          l’efficacité.
            Les Chinois écrasent, dit-on, du couvain sur la piqûre. L’emploi
          de l’alcali, de l’alcool, de l’acide phénique, de la salive, a été
          chez nous recommandé en certains endroits. On a également pré­
          conisé la nicotine, le jus de persil, l’eau de chaux, le lait, le miel
          lui-même, des feuilles de cassis macérées dans du vin blanc.
          Ailleurs, on écrase sur la piqûre des feuilles de poireau, de
         menthe, de persil ou d’absinthe, des baies de chèvrefeuille fraîches,
         ou bien l’on frotte'avec un oignon coupé en deux.
           L’action de ces remèdes varie probablement suivant les indi­
         vidus, et le venin perdrait, suivant quelques apiculteurs, son
         action au-dessus de 50° centigrades. L’emploi de la chaleur
         peut donc être logiquement indiqué. A moins de circonstances
         exceptionnelles où l’on aurait reçu un nombre considérable de
         piqûres simultanément, les suites sont bénignes, la guérison est
         rapide. En tout cas, dès qu’on est piqué, la première chose à faire
         est d’extraire l’aiguillon et de presser fortement pour faire sortir
         le plus de venin possible. Cette extraction se fera avec la pointe
         d’un couteau très propre ou une aiguille, sans presser sur l’ai­
         guillon implanté dans la peau afin d’éviter de faire pénétrer dans
         la piqûre le venin que cet aiguillon contient encore.
           Ajoutons que légalement l’apiculteur n’est pas responsable des
         piqûres faites par ses abeilles aux voisins ou aux passants lorsque
         ces piqûres sont occasionnées par l’imprudence ou la malveillance,
         ce qui est le cas le plus fréquent.

                          5.  Nourrissement.

           Mais revenons à notre visite. La ruche étant enfumée comme
         nous l’avons dit, on soulèvera les cadres avec précaution, les uns
         après les autres, afin de les examiner. Il sera commode pour cela
         de se servir d’un lève-cadre; on aura ainsi plus de force, car sou­
         vent ils sont rendus très adhérents par la propolis [fig. 100). Il
         faut tout d’abord voir si les provisions qu’elle contient sont suffi­
         santes ; si l’on rencontre des colonies qui n’en ont plus assez, il
         faut leur en donner : c’est ce que l’on appelle le nourrissement.
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