Page 68 - Akim
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constituèrent une mesure sage
pour la protection de la baleine.
Si l’on songe que chaque cam-|
pagne de pêche coûte la vie
à 25 ou 30 mille cétacés d'es-i
pèces diverses, et que les
mères baleines n'ont qu'un seul
baleineau tous les deux ou trois
ans, une chasse sans contrôle
amènerait vite la destruction de
l’espèce.
Il était impensable que dispa- ;
russent ainsi, bêtement évalués
en tonneaux d’huile, en tonnes
de lard, en ballots de cuir et
en piles de beefsteak, ces té
moins d’une préhistoire très
reculée et que l’homme, ce tard-
venu, effaçât à coups de canons,
ces monstres quasi mythologi- ;
ques, ancrés dans une vie tar
dive, accusant des erreurs de
la Nature à ses débuts.
Ombres de Moby Dick...
Combien sont-elles encore,
mystérieuses dans le mystère
des mers... Un million... Dix
millions... Cent millions ? Qui
répondra ?
Peut-être le fantôme du vieux
harponneur qui disait dans les
tavernes de New Bedford :
« La baleine ! Y’en a qu'une
et une seule ! Une seule unique !
Et quand on pique celle-là, y’en
a une autre qui sort de son
ventre, et c'est ainsi... Et tou
jours y’aura une baleine... une
seule jusqu'à la fin des temps... »
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