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(598 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

de soufre existant dans le minerai, c’est-à- supérieure du calcarone, la combustion se
dire que la perte n’est que de 3 p. 100. propage de haut en bas. Le soufre du mi­
La figure 392 présente une coupe verti­ nerai qui n’est point brûlé fond, et descend
cale et la figure 393 une coupe horizontale dans les couches inférieures, qui sont en­
pratiquée à la base d’un calcarone tel qu’on core froides, et il s’y solidifie. Le même
les construit en Sicile. phénomène se produisant de couche en
RR, est un mur de 10 mètres de hauteur, couche et de haut en bas, la partie infé­
à l’intérieur duquel on élève la meule de rieure de la meule finit par s’échauffer.
minerai; C, est une autre partie en maçon­ Alors le soufre qui s’y trouve rassemblé en­
nerie, accolée à la première, et qui doit tre en fusion, coule, et remplit bientôt le
recevoir le soufre fondu dans une cavité bassin E.
placée à sa partie inférieure. La sole, ou base I Ce n’est qu’un mois après le commence­
du four, EF, est fortement inclinée, pour ! ment de l’allumage, que ce bassin est
donner l’écoulement ausoufre fondu qui doit rempli de soufre liquide. C’est alors que
se réunir dans le bassin D. La meule est l’on commence à le recueillir. Une cloison
enveloppée d’une chemise terreuse, GG, de terre ferme ce bassin E. On y perce un
composée de résidus de minerai, et qui lais­ trou, que l’on agrandit peu à peu. Le soufre
sera passer par ses interstices assez d’air coule dans le réservoir D, et la coulée con­
pour entretenir la combustion du soufre à tinue pendant 4 à 5 semaines.
l’intérieur, et pour donner issue au gaz A mesure que le soufre arrive dans le bas­
sulfureux, résultant de la combustion. sin D, on le puise avec des cuillers de fer, et
L’ouvrier peut, selon l’épaisseur donnée on le coule dans des moules en bois humi­
à cette chemise terreuse, augmenter ou des, où il se solidifie et donne des blocs du
réduire la quantité d’air qui pénètre dans poids de 50 à 60 kilogrammes, que l’on dé­
l’intérieur de la meule et rendre ainsi la signe sous le nom, de ballates. 11 constitue
marche de l’opération plus ou moins rapide. ainsi le soufre brut, qui nous arrive en mor­
C’est le même artifice que l’on emploie ceaux plus ou moins gros, parce qu’ils ont
dans nos forêts, pour fabriquer le char­ été brisés par l’effet du transport.
bon de bois : selon l’épaisseur de la couche Il faut un mois et demi ou deux inoispour
terreuse qui enveloppe la meule, on active ou une opération, et comme les calcaroni ne
on ralentit la combustion du bois. brûlent que cinq à six mois de l’année, on
A l'intérieur de la meule sont ménagés ne fait dans chaque campagne que deux ou
de petites cheminées verticales, H,H,U, qui trois opérations.
serviront à allumer la masse. On distingue dans le commerce, quatre
C’est en jetant dans ces petits conduits sortes de soufre brut, qui dépendent de la
de la paille imprégnée de soufre ou des richesse du minerai soumis à la liquation :
branches de bois résineux,que l’on allume le la première sorte, — la belle seconde, — la
feu à l’intérieur de la meule. seconde sorte, — et la troisième. La quan­
Douze heures après que l’on a mis le feu tité des corps étrangers, varie de 2 à 3 pour
au minerai contenu dans ces petits conduits, 100 de la première à la quatrième sorte.
on ferme les orifices supérieurs de ces con­ Les 200 mines exploitées dans les solfata­
duits, qui avaient été maintenus ouverts jus­ res de la Sicile occupent 5,000 ouvriers
que-là : les interstices de la chemise terreuse (picconieri) et 10,000 enfants [caruzzi). Les
suffiront pour entretenir la combustion. rendements sont, pour le minerai dit extra­
L’allumage ayant commencé par la partie ordinaire, de 25 p. 100 de soufre; pour le