Page 701 - Les merveilles de l'industrie T1
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LE SOUFRE ET L’ACIDE SULFURIQUE. 697
Fig. 392. —L’n calcarone ou meule de soufre, en Sicile (coupe verticale).
à réduire de beaucoup les frais de l’opéra duits verticaux entièrement vides, forment
tion, à diminuer les pertes de soufre, ainsi des espèces de cheminées, à l’intérieur
que les proportions de gaz sulfureux qui se desquelles on jette du soufre enflammé.
dégagent dans l’air. Enfin, on a pu, grâce à L’extérieur de la meule est revêtu d’une
cette nouvelle disposition, extraire le soufre couche, plus ou moins épaisse, de terre
de minerais jugés jusque-là trop pauvres très fine, provenant des résidus d’opérations
pour être exploités. antérieures. L’air traversant cette couverte
Un calcarone, ou meule de soufre (fig. 392), (dont on augmente à volonté l’épaisseur)
est construit à peu près comme nos meules entretient la combustion à l’intérieur. La
de plâtre, dans une excavation de forme cir chaleur se propage peu à peu dans toute
culaire, qui a 15 à 18 mètres de diamètre, et cette masse, et détermine la fusion du soufre
qui est inclinée dans le sol, de manière à y contenu dans le minerai. Le soufre fondu
pénétrer de 1 mètre à la partie la plus haute se réunit à la partie inférieure, et s’écoule
et de 2 mètres à la partie la plus basse. Cette continuellement par une rigole, qui l'amène
inclinaison est destinée à faciliter l’écoule I à l’extérieur.
ment au dehors du soufre fondu. La On reçoit le soufre liquide dans de grands
meule est disposée en forme de voûte, moules en bois, où il se solidifie. L’opération
les blocs les plus gros étant placés vers la dure de 30 à 40 jours. Cette lenteur en as
base, et leur dimension diminuant à me sure le succès et empêche la déperdition de
sure que l’on arrive au sommet du tas. On trop fortes quantités de soufre. On estime que
termine avec du minerai fin. Cinq ou six con- l’on recueille ainsi 70 p. 100 de la quantité
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