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702 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

A Pouzzoles, on remplit de ce minerai ! 11 faut 70 kilogrammes de bois pour
des creusets de forme oblongue, tels qu’on chauffer 12 creusets, contenant ensemble
les voit dans la figure 395. Ces creusets sont 300 kilogrammes de minerai; et on obtient
contenus, au nombre de 14 ou 16, dans une ainsi près de 5 kilogrammes de soufre. On
sorte de longue voûte, c’est-à-dire dans le emploie un pot de condensation pour trois
fourneau que les chimistes du siècle dernier pots de distillation. 11 faut 7 heures pour
appelaient fourneau de galère, à cause de sa . chaque opération ; et comme on peut faire
ressemblance avec les galères à rames des j trois opérations en 24 heures, un four bien
anciens. On met dans chaque creuset en­ conduit peut produire 300 kilogrammes de
viron 25 kilogrammes de minerai soufré, et soufre par 24 heures.
on le ferme avec un disque de terre cuite, Le soufre obtenu par distillation à Pouz­
luté par une pâte argileuse. Chaque creu- i zoles, n’est pourtant pas aussi pur que la
set AA', placé dans le fourneau, commu­ théorie l’indiquerait. Comme le feu est dif­
nique au moyen d’un ajutage, ce', avec la ficile à conduire, l’ébullition, qui est souvent
partie supérieure d’un creuset en tout pa­ très-vive, projette des substances terreuses
reil, BR. Un espace libre existe entre deux dans le condenseur.
rangées de creusets. Dans cet espace on fait Le soufre napolitain n’est donc pas plus
brûler du bois. Le soufre du minerai fond, pur que le produit sicilien. Il renferme 5 à
puis se réduit en vapeurs, et passe par 6 pour 100 de corps étrangers, de sorte
l’ajutage ce, dans le vase B ou B', où il se qu’il est indispensable de le purifier, quel
condense à l’état liquide. Un orifice muni que soit l’usage auquel on le consacre. Nous
d’un tuyau, est percé à la partie inférieure verrons tout à l’heure par quel moyen on
le purifie.

De même qu’on a cherché, en Sicile, à
remplacer le calcarone par un système nou­
veau, on a voulu appliquer un procédé scien­
tifique au traitement des terres de la sol­
fatare de Pouzzoles. On sait que le sulfure
de carbone est un excellent dissolvant du
soufre. A Bagnoli, près de Naples, on a
établi une usine où le minerai de la solfa­
tare est lavé au moyen du sulfure de carbone,
qui lui enlève tout son soufre.
Bien entendu que le sulfure de carbone
est préparé sur les lieux, et en grandes mas­
ses. On obtient ce sulfure de carbone en fai­
sant couler du soufre fondu dans un cylindre
de fonte chauffé au rouge rempli de char­
bon de bois et de coke. Par le simple contact
Fig- 395. — Appareil pour la distillation des terres de la
solfatare de Pouzzoles. de ces deux corps, le soufre et le carbone se
combinent, et donnent un liquide jaunâtre,
du vase condenseur B ou B'. Le soufre fondu le sulfure de carbone, qui coule à l’autre ex­
s écoule par ce conduit, dans un baquet trémité du tube. C’est avec ce liquide qu’on
plein d’eau, où il se solidifie.
traite le minerai de la solfatare.