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700 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
tuyaux placés latéralement, donnaient ac- ।
cès aux gaz provenant de la combustion du
CHAPITRE III
bois et échauffaient les parois de la caisse.
Chaque caisse contenait 1 mètre cube de l’extraction du soufre a la solfatare de pouzzoi.es.__
ESSAI FAIT a NAPLES POUR LE TRAITEMENT DES MINERAIS
minerai, et on faisait deux fontes par 24
SOUFRÉS PAR LE SULFURE DE CARBONE.
heures, en brûlant un poids de bois égal à 6
pour 100 du minerai traité. « Aucun des volcans connus, dit le minéralogiste
d’Aubuisson,n’otfre des faits plus intéressants, sous le
MM. Emile et Pierre Thomas ont substitué
rapport des productions opérées par les vapeurs, que
à la chaleur simple de l’étuve de M. Faugère, le volcan presque éteint de la Solfatara, situé au mi
la vapeur à 5 atmosphères de pression, qui lieu des champs Phlégréens du royaume de Naples, à
un quart de lieue de Pouzzoles : il tire son nom du
jouit de la température de 130 degrés, tem
soufre qui s’y produit. Ses éruptions ont cessé depuis
pérature supérieure à celle de la fusion du un temps immémorial; son cratère, cependant, tel
soufre. qu’il existe aujourd’hui, a environ 2,200 mètres de
Un cylindre en tôle, environné de bois, circuit. L’intérieur présente comme une plaine,dont
la partie occidentale est couverte de terre végétale
pour éviter les déperditions de chaleur, ayant
et de châtaigneraies, tandis que la partie orientale
0m,80 de diamètre et 4 à 6 mètres de lon n’est formée que d’une terre blanche, produit de la
gueur, est muni de rails, sur lesquels on décomposition des laves attaquées par les vapeurs
des fumerolles qui s'élèvent d’un grand nombre de
fait glisser des chariots remplis de mine- !
points de cette partie. Ces fumerolles, dont la cha
rai. Ce minerai est maintenu par une en leur approche quelquefois de celle de l’eau bouil
veloppe de tôle, trouée, concentrique aux lante, consistent principalement en gaz hydrogène
parois du cylindre. Celui-ci étant chargé, on sulfuré. Dès que ce gaz se trouve en contact avec
l’air atmosphérique,-il se décompose; l’hydrogène,
enlève le bout des rails dépassant le cylindre ; se combinant avec l’oxygène, forme de l’eau ; une
et on ferme hermétiquement le cylindre partie du soufre se dépose dans son état naturel,
dans lequel on vient d’introduire le mine tandis qu’une autre partie, en s’oxygénant, se con
vertit en acide sulfurique, lequel, par son action
rai. On fait alors arriver par un tube com
sur les matières environnantes, donne naissance à
muniquant avec un générateur à haute divers sulfates, notamment à des sulfates d’alumine
pression, de la vapeur d’eau à cinq atmo et de fer. Le premier, qui est l’objet d’une exploi
tation, se présente sous un grand nombre de formes
sphères. On expulse d’abord l’air par une !
diverses:tantôt ce sont des croûtes fibreuses de quel
étroite issue laissée à cet effet. Le soufre ques lignes d’épaisseur, tantôt ce sont des mamelons,
fond et se rassemble dans un récipient co- I des tubes, des grappes. Les vapeurs sont quelque
fois chargées de sulfure de fer, et se- couvrent d’un
nique en tôle. Au bout d’une heure, le mi
enduit pyriteux; tels sont les parois de quelques
nerai est épuisé. On ouvre alors un robinet grottes et les corps qu’on expose à leur action. »
qui envoie la vapeur dans un autre cylindre
semblable, en chasse l’air, et prépare une Sur les bords de l’ouverture de la solfa
nouvelle opération. Quant au récipient où tare de Pouzzoles se déposent des concré
s’est ramassé le soufre, on le démonte et tions blanches ou jaunâtres. M. de Luca,
on le fait rouler, au moyen de rails, dans ] professeur de chimie à l’Université de Na
la partie de l’atelier où on coule le soufre. ples, a analysé ce produit, et consigné le
MM. Emile et Pierre Thomas, assurent I résultat de son analyse dans les Comptes
qu’en opérant chaque fois sur un mètre rendus de l’Académie des Sciences (janvier
cube, on peut faire dix opérations par jour. 1873).
Cet appareil est établi à Palerme, mais il ne M. de Luca appelle des stalagmites ccs
parait pas avoir encore fourni des quantités concrétions d’origine volcanique. Elles sont
notables de produit. sans odeur, ont un goût styptique astringent,
qui rappelle celui des composés de fer et