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706 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
qu’à l’année 1853, on produisait nécessaire L’appareil de Michel, de Marseille, a été
ment un peu de fleurs dans la distillation légèrement modifié, en 1854, par M. Lamy,
du soufre, mais on ne disposait pas, comme de Lille, qui proposa de remplacer la chau
aujourd’hui, les, chambres tout exprès pour dière par des cylindres de lm,50 de long, sur
en produire de grandes quantités. Aujour 0m,50 de diamètre, et qui introduisit quel
d’hui les usines de Marseille fabriquent ques autres modifications secondaires dans
des quantités considérables de soufre en la forme de la chambre. Mais ces modifica
fleurs, et un grand nombre d’autres se sont tions n’ont pas été admises dans la pratique,
montées dans les départements de l’Hérault malgré le prix que l’Académie des sciences
et de l’Aude, particulièrement à Montpel décerna à l’auteu r pour ce perfectionnement.
lier, Cette, Béziers, Villeveyrac, etc., pour On peut en dire autant d’un appareil qui
la fabrication des fleurs de soufre. a été construit par M. Déjardin, sur la de
La fabrication des fleurs de soufre aurait mande de l’administration de la guerre,
pris une extension bien plus considérable pour la production du soufre raffiné, destiné
encore dans les contrées viticoles dumidi de à fabriquer les poudres de guerre de l’Etat.
la France, où le soufre s’emploie en masses Dans l'appareil Déjardin, qui a pour but de
énormes pour combattre Yoïdium ou maladie produire de petites quantités de soufre très-
de la vigne, si l’on n’avait reconnu que l’on pur, la chaudière, qui a la forme d’une len
peut remplacer les fleurs de soufre, pour le tille aplatie, est munie d’un réchauffeur, qui
traitement de Yoïdium, par le soufre brut, ne contient pas moins de 600 kilogrammes
simplement réduit en poud re dans des meules de soufre brut.
et passé au tamis de soie. Le bas prix de cette L’appareil Déjardin est en usage à Mar
substance et la facilité qu’ont les proprié seille, dans les établissements de l’Etat, mais
taires de moudre et de tamiser eux-mêmes il ne saurait être employé dans l’industrie,
leur soufre, font donner aujourd’hui la pré vu la dépense du combustible qu’il entraîne.
férence au soufre trituré. Un appareil proposé par M. Clément, et
La trituration du soufre brut vint heu breveté en 1854, diffère peu de celui de
reusement arrêter l’excessive augmentation M. Déjardin.
de prix des soufres sublimés. En effet, de
1856 à 1859, on payait les soufres sublimés En Allemagne, on a remplacé l’appareil
jusqu’à 60 à70 francs les 100 kilogrammes; volumineux de Michel, par un seul bâti de
aujourd’hui, ils ne valent, à Montpellier, fonte, qui prend très-peu de place.
que 25 à 26 francs. L’écart des prix entre La figure 397 représente cet appareil.
le soufre trituré et la fleur de soufre n’est O, est la chaudière, dans laquelle on place le
guère que de 6 à 7 francs, qui représentent soufre brut; D, la chambre de condensation,
la différence des frais de fabrication. qui se relie à la chaudière par un tuyau E,
Dans le département de l’Hérault, la fa du même diamètre que la chaudière. F, est le
brication du soufre trituré mécaniquement, foyer; G, G, les carneaux pour l’issue de la fu
pour servir à combattre Yoïdium de la vigne, mée; C, est un tube qui fait suite à un vaste
est dix fois plus considérable que la fabrica entonnoir, M, et sert à l’introduction du
tion du soufre en fleurs. Ce chiffre est im soufre brut dans la chaudière. L’extrémité
portant, car le seul département de l’Hérault inférieure de ce tuyau débouche au-dessous
ne consomme pas moins de 12,000 tonnes du bain liquide, de sorte que la chaudière
de soufre par an, pour le traitement préser est toujours close, en ce point, par une fer
vatif ou curatif des vignes. meture hydraulique. Une énorme tringle de