Page 712 - Les merveilles de l'industrie T1
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708                  MERVEILLES DE L’INDLSTRIE.


                  moitié, c’est-à-dire 27 p. 100, sans nuire a   Extraction du soufre des pyrites dans
                  la formation du protosulfate de fer, qu’on   un four double contenant 24 cylindres.
                  fabrique plus tard avec le résidu de l’opéra­
                                                                                             Francs.
                  tion ; mais la chaleur qui est nécessaire    Pyrites (pour trois opérations en 24
                                                                 heures), 1,800 kilogrammes........    2
                                                               Combustible, t,000 kilogr. de houille. 40
                                                               Main-d’œuvre........................................  s
                                                               Intérêts, usé, frais généraux................  8
                                                              Produit = 252 kilogr. de soufre, coûtant. 58 fr.

                                                              252 kil. de soufre coûtant 58 fr. 100 kil.
                                                            reviendront à 21 francs, prix plus élevé que
                                                            la moyenne du cours commercial.
                                                              Le soufre provenant de la distillation des
                                                            pyrites n’est pas pur : il renferme des quan­
                                                            tités notables de sulfure d’arsenic. On
                                                            le purifie en partie en le fondant.
                                                              Le soufre provenant de cette dernière
                                                            opération porte dans le commerce le nom
                                                            de soufre fondu. Mais pour le purifier entiè­
                                                            rement, il faut le soumettre à la distillation.
                                                            Le résidu de cette distillation est une espèce
                                                            de soufre très-impur, que l’on désigne sous
                                                           le nom de soufre caballin, et qui est employé
                                                            dans la médecine vétérinaire.
                                                              La couleur jaune-rouge du soufre extrait
                                                           des pyrites n’est pas seulement due au
                                                           sulfure d’arsenic ; elle tient aussi à la pré­
                                         ■7- ^'^— XA7LLLi(h
                                                           sence du sulfure de thallium. Dans une
                   Fig. 398. — Extraction du soufre par la distillation
                                 des pyrites.              pyrite d’Espagne, Crookes a trouvé 0,29 pour
                                                            100 de thallium.
                 pour retirer cette quantité de soufre, amè­  Dans les usines de la Belgique où I on
                 nerait la fusion du résidu, ce qui obligerait   traite la pyrite de cuivre pour en extraire
                 à briser les tuyaux pour extraire ce résidu.   le soufre, on peut recueillir une cer­
                 On est donc forcé de se borner à une cha­  taine quantité de soufre qui échappe au
                 leur modérée, qui est incapable de fondre la   grillage de la pyrite, c’est-à-dire à son oxy­
                 pyrite, mais insuffisante pour extraire plus   dation dans des fours. Le cuivre est alors un
                 que le quart du soufre qui y est contenu,   produit accessoire de l’extraction du soufre.
                 c’est-à-dire environ 1 1 pour 100. En opérant   Dans le Hartz on préparait autrefois avec
                 à une faible chaleur, le résidu, qui demeure   la pyrite de cuivre, le soufre dit vierge. Ce
                 à l’état pulvérulent, est facilement retiré des   soufre présentait la forme de gouttes sem­
                 tuyaux, pour être converti ensuite en sul­  blables à des stalactites, parce qu’on le fai­
                 fate de fer.                              sait couler par une ouverture pratiquée sur
                   Dans son Traité de chimie, Payen établit   le côté du tas de pyrites calcinées.
                 en ces termes le compte de revient de cette   On retire encore aujourd’hui le soufre par
                 industier :                               grillage du cuivre sulfuré,à Agordo (Vénétie),






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