Page 513 - Les merveilles de l'industrie T1
P. 513

LES SOUDES ET LES POTASSES.                              509






















               Fig. 338 — Préparation du bicarbonate de soude avec l’acide carbonique qui se dégage des eaux de Vicby.


              Nous n’augurons pas aussi bien d’un der­  glaises par pouce carré. Le liquide clair qui s’écoule
                                                      contient du sel, de la soude caustique et un peu de
            nier procédé qui a été mis en usage récem­
                                                      plomb qu’on peut enlever par divers moyens. Le
            ment, en Angleterre, par l’inventeur, M.Cal-
                                                      meilleur consiste à faire passer la solution à travers
           vert-Clapham. Nous le citerons pourtant,   de l’hydrate de chaux, qui rentre ensuite dans la
           afin que ce tableau des nouveaux procé­  ■ fabrication. On peut évaporer directement la solu-
                                                    i lion alcaline, mais il vaut mieux l’enrichir en la fai­
           dés de l’industrie sodique soit aussi com­
                                                      sant retourner à la meule avec de nouvelle litharge
           plet que possible.                         et de nouvelle chaux. De la sorte 47 à 50 pour 100 de
             L’action de la litliarge sur le sel marin   j sel sont transformés en soude caustique, qu’on ob-
                                                     1 tient par évaporation au titre de 70 pour 100. Le
           est la base de ce procédé de préparation, qui
                                                     । gâteau qui reste dans la presse contient du chlorure
           a été mis en usage, en Angleterre, dans    de plomb, de l’hydrate de plomb, de la litharge et
           l’usine deM. Walker. On obtient, non du    de la chaux non attaqués. On le chauffe à 180 de­
                                                      grés. L’hydrate se transforme en oxyde et la masse
           carbonate de soude, mais de la soude caus­
                                                      devient orangée; on l’introduit doucement dans une
           tique, avantage évident quand il s’agit des   solution bouillante de chaux qui décompose le chlo­
           fabriques de savon où l’on emploie la soude   rure de plomb et le convertit en oxyde de plomb et
           caustique, puisqu’avec ce moyen on évite la   | chlorure de calcium. On lave l’oxyde de plomb à
                                                      l’eau de chaux et on le fait rentrer dans la fabrica­
           dépense de la préparation de la soude caus­
                                                      tion. Quant aux solutions calciques, elles contiennent
           tique.                                     encore du plomb que l’on retrouve aussi. Pour cela,
             M. Calvert-Clapham a fait connaître, en   on les laisse refroidir, le chlorure de plomb cristal­
                                                      lise, et ce qui reste en solution à froid est précipité
           1870, ce procédé nouveau dans un article du
                                                      par le sel marin ou l’acide chlorhydrique. Le chlo­
           Chemical News.                             rure de plomb est décomposé par la chaux et l’oxyde
             Après avoir rappelé que lord Dundonald   produit va à la meule.
           fit, de 1790 à 1794, des expériences pour ob­  « On est obligé, au bout d’un certain nombre d’o­
                                                      pérations, de détruire les carbonates de plomb et de
           tenir la soude caustique avec le sel marin et   chaux qui tendent à s’accumuler dans la fabrication,
           la litliarge, l’auteur expose ainsi son pro­  malgré sa rapidité. Pour cela l’oxyde de plomb ré­
           cédé, tel qu’il est employé dans l’usine de   généré est mêlé avec de l’eau ; les por ions qui tom­
                                                      bent au fond sont de l’oxyde pur, mais les parties
           M. Walker :
                                                      les plus légères contiennent presque tout le carbo­
                                                      nate : on les siphonne, on évapore et l’on calcine le
             « On mêle 100 parties de litharge, 70 de sel et 30   résidu, qui donne de nouveau de la litharge. »
           de chaux, puis on écrase le mélange à la meule avec
           un peu d’eau. Au bout d’un quart d’heure, la masse
           pâteuse est soumise à une pression de 150 livres an­
   508   509   510   511   512   513   514   515   516   517   518