Page 507 - Les merveilles de l'industrie T1
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LES SOUDES ET LES POTASSES 503
la méthode Leblanc a été réalisé en Angle sieurs autres usines anglaises adoptèrent ce
terre. Nous voulons parler des fours tour perfectionnement, et quinze fours de ce
nants, proposés en Angleterre, en 1853, par genre fonctionnent aujourd’hui en Angle
Elliot et Russel, et perfectionnés plus tard terre.
par Stevenson et Williamson. La figure 337 (page 505) représente un
Le principe de ces fours, c’est de rem I four tournant. A, est le cylindre dans lequel
placer le malaxage des matières opéré à la on introduit le mélange de craie, de sulfate
main, qui est la partie la plus longue et la ! de soude et de charbon. Cé cylindre est
plus pénible des manipulations, par une । revêtu à l’intérieur de briques réfractaires
agitation continuelle du four même. au feu. 11 est muni, à l’extérieur, de deux
Portés sondes galets, les fours sont animés barres métalliques, B, B, qui font saillie,
d’un mouvement continuel par un moteur. et reposent sur deux paires de roues, D, D,
L’expérience a prouvé que ces fours éco | correspondant à ces saillies. Ces roues sont
nomisent une partie notable de la main- mises en mouvement par une manivelle X,
d’œuvre et du combustible. Mais on a éga que manœuvre un ouvrier. La manivelle
lement reconnu que la conduite de l’opéra communique le mouvement, grâce à une
tion est loin d’être facile, et que l’agitation poulie de renvoi et à la grande roue dentée
mécanique substituée au travail du bras Y, au cylindre contenant le mélange salin.
sage fait par la main de l’ouvrier, n’est pas E, est le foyer. Les gaz provenant de la com
toujours d’une efficacité assurée. bustion de la houille, pénètrent, par l’ouver
Les dimensions des fours tournants an ture G, dans le cylindre A pour chauffer le
glais sont considérables. Le cylindre de mélange. C, est l’orifice par lequel on intro
fonte recouvert de briques à l’intérieur, duit les substances dans le cylindre au moyen
dans lequel se fabrique la soude, a 5 mètres du vaste entonnoir 1. Un wagon, SS, pourvu
de long et 3m,85 de diamètre extérieur. On d’un demi-entonnoir J, et posé sur des rails,
y met d’abord le carbonate de chaux en gros TT, les amène au-dessus de cet orifice.
fragments, tel à peu près qu’il sort de la Quand la chaleur a agi pendant une
carrière, et on imprime au four un mouve dizaine de minutes, on met le cylindre en
ment de rotation assez doux. On y ajoute en mouvement, en lui faisant subir une demi-
suite le sulfate de soude et le charbon, et on rotation au moyen de la manivelle de la
accélère le mouvement. Quand la cuisson poulie de renvoi et de la roue dentée. On le
est fort avancée, on fait tourner l’appareil laisse en repos cinq minutes, et on lui im
plus vite. La cuite terminée, on écoule dans prime de nouveau une demi-rotation. Alors
une série de petits wagons, placés sur des on met l’appareil en mouvement jusqu’à ce
rails, la soude obtenue, et dont la masse est que la réaction soit terminée.
de près de 3 tonnes. Quand la réaction est terminée, on amène
11 faut que les cheminées aient un grand le produit, au moyen de tiges de fer, dans
tirage pour que la combustion de la houille le conduit 11, et on le fait tomber par les
se fasse dans toute la longueur du cylindre. ouvertures P, P, dans des vases de fer pla
La chaleur perdue est employée à éva cés au-dessous de cette espèce de canal.
porer des lessives. Un cylindre de 3m,35 de largeur et de
Dans l’usine de Jarrow chemical Company, 2m,25 de diamètre, décompose 70 kilogram
à South-Shield, près de Newcastle, où ces ap mes de sulfate de soude en 2 heures, au
pareils furent introduits pour la première prix de 2 fr. 50 par tonne, ce qui est une
fois, ils rendirent de grands services. Plu économie remarquable.