Page 504 - Les merveilles de l'industrie T1
P. 504

500                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.



























                    de sels, et on transvase au moyen d’un siphon   loré, qui aura besoin d’être soumis à une
                    les liqueurs d’une chaudière dans l’autre,   purification. L’évaporation des deux liqueurs
                    à mesure qu’elles se concentrent.         se fait en même temps. On place dans le
                      La figure 33 i montre l’installation des   bassin le moins chauffé, M, les lessives fai ­
                    chaudières évaporatoires au-dessous de l’ap­  bles.
                    pareil de lessivage. La concentration com­  Les lessives arrivent, aspirées par un
                    mence dans la chaudière la plus haute et se   siphon, du réservoir dans lequel on les te­
                    continue dans les suivantes. Le liquide, en   nait en repos. Quand le liquide a subi une
                    se concentrant, laisse déposer du carbonate   première concentration dans le bassin M,
                    de soude, qu’on enlève avec une écumoire   on le fait passer dans le second bassin.
                    à mesure qu’il se forme.                  Quand la liqueur saline tombe sur la sole
                      L’évaporation complète de la liqueur et   du four, N, la chaleur considérable de
                    la dessiccation du carbonate de soude s’o­  cette surface détermine la prompte évapo­
                    pèrent dans une chaudière chauffée par un   ration du liquide, qui se trouve réduit à
                    four particulier et qui donne plus de cha­  l’état d’une bouillie épaisse.
                    leur.                                       Une couche noirâtre couvre bientôt la
                                                              surface du sel; elle provient de la matière
                      Nous représentons (fig. 335) le four pour   organique qui était contenue dans les li­
                    la dessiccation du carbonate de soude. Voici   queurs et qui se charbonne par la chaleur.
                    maintenant comment se fait l’opération.   Un ouvrier, armé d’un long râteau de fer,
                      Le four à dessiccation est surmonté de   agite, brasse fortement la matière, pour re­
                    deux bassins, M, N, qui sont chauffés par le   nouveler les surfaces et mettre en contact
                    même feu. Chacun de ces bassins a 80 cen­  avec l’air toute la masse saline. La chaleur
                    timètres de profondeur: le premier bassin,   et l’air détruisent, en la brûlant, la matière
                    M, reçoit des lessives très-concentrées mar­  organique, et le carbonate de soude prend
                    quant 20 à 25° à l’aréomètre de Bauiné, et   une belle couleur blanche, indice de sa
                    devant fournir un sel pur, qu’on peut livrer   pureté.
                    immédiatement au commerce. Le second        Alors l’ouvrier substitue au râteau de
                    bassin, N, ne reçoit que des lessives faibles,   fer une simple tringle de fer, ou rin­
                    impures, et qui ne laisseront qu’un sel co­  gard, avec laquelle il rassemble tout le
   499   500   501   502   503   504   505   506   507   508   509