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490 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
Si l’on veut représenter cette réaction par duits chimiques quand cela est nécessaire.
les formules chimiques, on dira : C’est ainsi que l’on opère pour préparer le
sulfate de soude, à Rouen, à Lille, à Paris,
CINa + SO3,HO = SO3,NaO + GUI
partout enfin où l’on peut vendre avec profit
Sel Acide sulfurique Sulfate Acide l’acide chlorhydrique.
marin. hydraté. de soude. chlorhydrique.
Mais hàtons-nous d’ajouter que ce cas est
Les appareils et le procédé pratique va peu fréquent. Ce n’est que dans le nord de
rient selon que l’on veut recueillir l’acide la France que l’on s’inquiète de recueillir
chlorhydrique qui provient de la réaction, le gaz chlorhydrique. Ce produit est, en gé
ou laisser perdre ce produit, considéré néral, sans valeur, et, du moins dans le midi
comme sans valeur. Occupons-nous de la de la France, plutôt un objet d’embarras et
première de ces méthodes. d’ennuis qu’une cause de bénéfice industriel.
Pour décomposer le sel marin par l’acide A Marseille et sur les côtes de la Méditer
sulfurique en recueillant l’acide chlorhy ranée, où se trouve la grande fabrication du
drique dans l’eau, on emploie l’appareil que sulfate de soude destiné à être transformé
représente la figure 331. On place le sel en soude factice, loin de songer à recueillir
marin, R, préalablement réduit en poudre, le gaz acide chlorhydrique, on ne s’inquiète
dans un cylindre en fonte, C. Ce cylindre est que des moyens de s’en débarrasser. Nous
placé sur un fourneau chauffé par un foyer, S, allons voir comment on y parvient.
et le gaz chlorhydrique qui se dégage par
l’action de l’acide sulfurique, se rend, au Nous représentons ici (fig. 331) le four à
moyen d’un large tube ou manchon de verre, sulfate de soude des fabricants marseillais,
J, terminé par un tube de verre, K, dans des c’est-à-dire l’appareil qui sert à transformer
bonbonnes, E, E', E", E'", qui contiennent de le chlorure de sodium en sulfate de soude au
l’eau destinée à dissoudre le gaz chlorhy moyen de l’acide sulfurique.
drique. Le cylindre, C, est fermé à son extré On voit que la décomposition se fait dans
mité par un obturateur en fonte, N, qu’on un véritable four, et que le gaz chlorhy
lute avec de l’argile. Cet obturateur est tra drique n’est point recueilli, mais évacué au
versé, à sa partie supérieure, par un tube dehors par un conduit de fonte. Voici le
muni d’un entonnoir, I, par lequel on laisse rôle des différentes parties de ce four.
couler l’acide sulfurique qui doit réagir sui A, est le foyer chargé de combustible ; D,
te sel marin. le cendrier; B, une capacité nommée réver
Il se dégage aussitôt des torrents de gaz bère ; C, une seconde capacité, nommée
acide chlorhydrique, qui se rendent dans les moufle. L’une et l’autre de ces capacités
bonbonnes remplies d’eau, et qui sont reliées communiquent entre elles au moyen d’un
entre elles par des tubes en grès T, T', T", T'". canal, I. La flamme du foyer commence par
Le gaz qui ne s’est pas condensé dans l’eau chauffer très-fortement le réverbère B, et
des bonbonnes se perd dans une cheminée passe ensuite dans la moufle, C, qui est
au tirage énergique. A cet effet, la dernière moins chauffée que la première capacité.
bonbonne est munie d’un tube qui débouche C’est dans cette moufle, C, que l’on intro
dans la cheminée. duit le sel marin, sur lequel, au moyen d’un
Le fourneau est muni de carneaux F, F', entonnoir et d’un tube, I, R, on verse l’acide
qui servent à modérer ou à activer la cha sulfurique un peu étendu d’eau. Par le con
leur. Au-dessus de la chaudière est un es tact de l’acide sulfurique hydraté et du chlo
pace vide, D, qui sert à dessécher les pro rure de sodium, il se dégage des torrents de