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394 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

de ses produits. La manufacture de Doccia, brique dans aucune usine. La faïence, avec
fondée au siècle dernier, ainsi que nous ses variétés infinies, jointe aux grès et aux
l’avons rapporté, conserve les belles tradi­ poteries communes, satisfait à tous les be­
tions de l’art italien. A Milan existe une soins, ou plutôt aux habitudes routinières
manufacture moins artistique, et qui four­ de la consommation, et nous avons vu com­
nit à la consommation usuelle. bien est immense en Angleterre la produc­
En Prusse, MM. Tielsck et Cie, d’Altwasser, tion d’un seul de ces produits, la faïence fine.
fabriquent des porcelaines dont le mérite
principal est le bon marché. Il est seule­
ment à regretter que cette fabrique se montre
par trop fidèle aux maximes politiques de la CHAPITRE XXXVII
Prusse, car elle ne se fait aucun scrupule
LA PORCELAINE TENDRE, SA NATURE ET SA FABRICATION. —
de surmouler et de copier les modèles et dé­ LA PREMIÈRE PORCELAINE TENDRE OU LE VIEUX SÈVRES.
cors des usines françaises. — PORCELAINE TENDRE FRANÇAISE MODERNE. — PORCE­
On peut faire le même reproche à LAINE TENDRE ANGLAISE. — APPLICATION DE LA POR­
CELAINE TENDRE A LA FABRICATION DES BOUTONS CÉRA­
MM. Pickmann et Cie, de Séville (Espagne).
MIQUES.
En Portugal, MM. Basto-Pinto, de Vista-
C’est, selon nous, par une erreur du lan­
Alegre, bien qu’ils aient eu à lutter contre
des difficultés de toute nature, pour doter gage, que l’on donne le nom de porcelaine
leur pays d’une fabrication importante, ont au dernier produit céramique qui va nous
su trouver dans leur sol la totalité des ma­ occuper. On ne doit, en effet, il nous sem­
tières nécessaires à la fabrication de la por­ ble, entendre par le mot porcelaine que les
celaine. Leurs produits ont un cachet poteries fournies par le kaolin et le feld­
original, qui mdlitre qu’ils sont dans une spath. Or, le produit que l’on nomme porce­
voie de progrès. laine tendre, ne renferme ni kaolin, ni
L’Autriche produit de très-belles porce­ feldspath. On doit même le considérer
laines dures. La fabrique de Herend s’ap­ comme un verre ou un émail, plutôt qu’une
plique à imiter les genres anciens; mais poterie. Ce verre opaque argileux et à demi
comme elle ne veut pas tromper les ama fondu, fournit des ressources précieuses à
teurs, elle imprime sur ses imitations le l’art du décorateur céramique, mais il faut
nom de son usine. bien se garder de le confondre avec l’admi­
En Danemark, la manufacture royale de rable poterie, si remarquable par sa dureté,
Copenhague a fait naître dans l’industrie sa transparence et la résistance énorme de
privée quelques usines, dont les produits ne sa couverte vitrifiée, en d’autres termes avec
sont pas sans mérite. la porcelaine dure, le véritable chef-d’œuvre
A Waldenburg, près de Breslau (Silésie), de l’industrie céramique.
se trouve un des plus beaux établissements La porcelaine tendre ne peut que diffici­
céramiques de l’Allemagne. Cette usine fait lement servir à fabriquer des vases pour les
vivre un nombre immense d’ouvriers, autre­ besoins usuels. Sa grande utilité, c’est de se
fois misérables, et répand en Allemagne prêter merveilleusement à la peinture et au
d’excellentes porcelaines. On lui reproche décor. Comme porcelaine d’usage, elle n’est
seulement de copier et de surmouler les presque rien, comme porcelaine décorative,
modèles français, comme le font les usines elle est sans rivale, et bien supérieure, sous
prussiennes. ce rapport, à la porcelaine dure.
En Angleterre, la porcelaine ne se fa­ La porcelaine tendre est ce même produit