Page 395 - Les merveilles de l'industrie T1

390 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

oxyde de chrome, 1 partie, feldspath, i le gris, pour les carmins ef les verts, et pour
1 dixième. les rocailles.
Brun : oxyde de fer, 1 partie, manganèse, Fondant pour les gris.
1 partie, feldspath, 1 dixième. Borax ibndu.................. 1 partie.
Quand il s’agit de composer une couleur, Fondant rocaille.......... 8 —
on broie ces différents oxydes, on les ta­
Fondant pour les carmins et les verts.
mise plusieurs fois pour les mélanger, et
Borax fondu................ 5 parties.
on les met dans un creuset, au-dessous du Silex pyromaque........ 3 —
foyer du four à porcelaine. Le mélange Minium........................ 1 —
fond et donne la couleur bonne à employer.
Fondant pour les rocailles.
Quand on a retiré du creuset le mélange
Minium........................ 3 parties.
calciné, on le pulvérise, afin de pouvoir
Sable d’Étampes......... 1 —
l’appliquer au pinceau sur la porcelaine à
décorer. Par la fusion dans un creuset, ce mé­
Les couleurs de moufle, qui sont peu ré- • lange donne un verre verdâtre, qui est mis
sistantes, ne s’appliquent, avons-nous dit, en poudre et conservé pour l’usage.
sur la porcelaine qu’à une température qui Le dernier de ces fondants est le moins
ne dépasse pas le point de fusion de l’ar­ fusible, le second est le plus fusible.
gent. On cuit les pièces recouvertes de ces Les couleurs de moufle sont fournies par
couleurs dans des moufles, c’est-à-dire dans différents oxydes métalliques, parmi lesquels
de grandes capacités de terre cuite, sem­ figurent l’oxyde de manganèse, l’oxyde de
blables aux cazeltes, et qui sont destinées à zinc, l’oxyde de cobalt, le pourpre de Cas­
préserver les pièces de l’action des cendres sius, l’oxyde de chrome, l'oxyde de cuivre,
et des gaz du foyer. l’oxyde d’antimoine, la litharge (oxyde de
Il est fâcheux que l’on ne puisse porter plomb), l’oxyde de fer, etc., etc.
plus haut la température de la cuisson de La palette du peintre sur porcelaine est
ces couleurs; les peintures y gagneraient en extrêmement variée pour les couleurs de
brillant et en solidité. Malheureusement moufle. Il faudrait de nombreuses pages
le pourpre de Cassius, qui fait partie de pour donner ici toutes les recettes pour la
beaucoup de couleurs, s’altère à une tem­ préparation des couleurs destinées à la pein­
pérature un peu élevée. Il a-donc fallu cal­ ture sur porcelaine, mais nous passerons
culer la composition des autres couleurs, sous silence ces formules, qui n’intéressent
de manière à ce qu’elles n’exigent point, que les praticiens.
pour leur fusion, le degré de chaleur qui Nous dirons seulement qu’il a été fait,
détruirait le pourpre de Cassius. dans ces dernières années, à la manufac­
Le fondant que l’on mêle aux couleurs ture de Sèvres, une découverts importante
de moufle, n’est pas le feldspath, qui sert à pour la peinture céramique : nous voulons
vitrifier les couleurs de grand feu ; c’est un parler des couleurs demi-grand feu. M. Ri­
véritable cristal, c’est-à-dire un mélange de chard, peintre à Sèvres, avait envoyé à
sable et de minium qui, par la chaleur, l’Exposition universelle de 1867, des pein­
donne du cristal fondu. tures sur porcelaine avec des couleurs fon­
Le borax sert également de fondant aux dues à une température intermédiaire en­
couleurs de moufle, et il donne également tre le grand feu et le feu de moufle. Il pa­
un verre, c’est-à-dire un borate. raît que ces produits, qui toutefois avaient
Voici la composition des fondants pour déjà paru à l’Exposition de Londres, en 1862,