Page 396 - Les merveilles de l'industrie T1
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POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES.                            391


           offrent des ressources importantes à l’ar­  plaque. En effet, le carmin mal cuit est
           tiste, qui peut obtenir des glaçures et des   jaunâtre, et l’or n’adhère pas à la porcelaine
           effets aussi brillants sur la porcelaine dure   avant son entière cuisson. Quant à la cou-
           que ceux que l’on obtient sur la porcelaine
           tendre. Cependant l’industrie n’a pas en­
           core adopté ces nouvelles couleurs.


             Quand les couleurs de grand feu et de
           moufle sont préparées, pour s’en servir, on
           les mélange au fondant qui leur est propre,
           on broie ce mélange sur une plaque de
           verre dépoli, avec de l’essence de lavande
           ou de térébenthine, et l’on peint avec ces cou­
           leurs les pièces de porcelaine, au moyen
           d’un pinceau, comme s’il s’agissait d’une
           peinture à l’huile.
             En général, les couleurs se modifient peu
           par l’action du feu. La pratique renseigne
           vite, d’ailleurs, l’artiste sur les modifica­
           tions qu’il faut prévoir de l’action du feu
           sur ces peintures.
             Pour cuire les peintures sur porcelaine,
           on enferme, avons-nous dit, la pièce qui a
           reçu la peinture dans une grande cazette,
           ou moufle, et on chauffe la moufle dans
           un fourneau particulier, que nous repré­
           sentons ici (fig. 274).
             Comme les pièces sont imprégnées d’es­
           sence de lavande, il faut ménager dans la
           moufle et dans le four une issue pour les   Fig. 274. — Moufle, ou petit four pour cuire les porcelaines
                                                                       peintes*
           vapeurs provenant de ces huiles ou des
           produits de leur décomposition. La moufle   leur du feu, c’est un signe plus difficile,
           est donc ouverte à sa partie supérieure A,   et qui exige beaucoup d’habitude ; c’est le
           comme on le voit sur la figure 274. On ne   seul dont on se contente, toutefois, dans
           ferme cet orifice que dans les derniers mo­  la plupart des ateliers.
           ments de l’opération.                       La fixation des couleurs sur la porcelaine
             On apprécie la température convenable   se fait en deux opérations, ou deux cuites.
           pour la cuisson des peintures par des mon­  Dans la première, on obtient une ébau­
           tres et par la couleur du feu. Ces montres,   che. L’artiste retouche cette ébauche, et la
           que l’on introduit et retire par le canal B,   termine avec de nouvelles couleurs.
           consistent en petites plaques de porcelaine   L’ébauche retouchée, subit une seconde
           sur lesquelles on a déposé, au pinceau, un peu   cuisson.
           de carmin et un peu d’or. Pour que le feu   S’il reste quelques défauts sur la pein­
           soit bon, il faut que le carmin devienne d’une   ture après cette seconde cuisson, on peut
           belle couleur et que l’or soit bien fixé sur la  les corriger et cuire la peinture une troi­
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