Page 376 - Les merveilles de l'industrie T1

POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES. 371

Sable quartzeux blanc......... 36 sur l’état de la fabrication de la faïence
Minium.................................. 45 fine chez différents peuples de l’Europe.
Soude à 80°........................... 17
Nitre....................................... 2
«Autriche. — C’est principalement en Bohème et
luO
à côté de l’industrie verrière, dit M. Aimé Girard,
(2 à 3 millièmes d’azur.)
que se rencontre l’industrie céramique de l’Autri­
che; comme en Prusse, cette industrie consiste sur­
Pour apprécier l’effet de la chaleur sur tout dans la production de la porcelaine dure ; ce­
le biscuit, ou les pièces à vernir, on se pendant la faïence fine y est aussi l’objet d’une fa­
brication intéressante, dont le rendement s’est élevé,
sert de montres consistant en fragments de
en 1865,42,360,000 francs environ. Cette fabrication
la même pâte que la faïence contenue dans est extrêmement divisée ; une seule manufacture,
le four. Au moyen d’une tringle de fer on située à Dallwitz, et appartenant à la banque de
Thuringe, emploie 150 ouvriers; les autres établis­
les retire de temps en temps du four, pour
sements sont de petites fabriques, au nombre d’une
juger de leur degré de cuisson. trentaine environ, n’ayant chacune qu’un personnel
restreint. La principale matière employée dans ces
C’est à peu près de la même manière que fabriques est l'argile plastique qu’on trouve en Bo­
hême, en Moravie et dans la haute Autriche; les
l’on fabrique les faïences dites anglaises en
produits sont presque entièrement consommés sur
Allemagne, par exemple à Trêves (Prusse place, et les relevés officiels n’accusent qu’une
rhénane) et à Sept-Fontaines, près de exportation insignifiante de 789,500 kilogrammes,
en 1865. Aucune fabrique autrichienne n’a envoyé
Luxembourg.
de faïence fine à l’exposition de 1867.
Les usines de M. Boch-Buschman, àMet- « Belgique. — On trouve, dans ce pays, deux impor­
tlach, près de Trêves, et à Sept-Fontaines, tantes manufactures de faïences fines, celle de
emploient l’argile plastique de Valendahr M. Boch frères, à Kéramis, et celle de M. Capelle-
maus, à Jemmapes, dont la production réunie peut
près Coblentz, le quartz des Ardennes, et
être évaluée à 1,500,000 francs. Celle de Kéramis, la
un huitième de craie. seule sur laquelle nous ayons des renseignements
Dans ces usines, les tours à ébaucher et à précis, emploie 300 ouvriers; la plus grande partie
des faïences belges est consommée sur place; un
tournasser sont mus par une machine
cinquième environ est exporté en Amérique, en
hydraulique. Portugal, etc.
On cuit ces faïences dans des fours qui « Pays-Bas. — La Hollande, où la fabrication de la
ont la forme d’un demi-cylindre couché, de terre cuite, et notamment des briques, est si large­
ment développée, et dont les anciennes faïences ont
4 mètres de hauteur sur 8 de longueur,
une si grande renommée, possède également une
avec du bois à Luxembourg, avec de la importante fabrication de faïence fine qu’on peut
houille à Mettlach. Le biscuit est cuit dans évaluer annuellement à près de 2,300,000 francs. A
la tête de cette fabrication se placent les puissantes
le bas du four, et les pièces à vernir dans
usines de M. Regout, à Maestricht, usines où se trou­
le haut. La cuisson dure de vingt-deux à vent réunis près de 2,600 ouvriers, dont 1,400 tra­
vingt- trois heures. vaillent exclusivement à la production de la faïence,
et 1,200 à celle de verreries diverses. Une portion
de ces produits est destinée à la consommation lo­
En Suède, àRoïstrand, près de Stockholm, cale, mais la plus grande partie est livrée à l’expor­
on fait la faïence par les mêmes procédés. tation et va, en Amérique et aux Indes, lutter contre
Dans cette dernière fabrique, les tours à les poteries anglaises. A la suite de cette manufac­
ture, viennent se ranger celles de la Société céra­
é aucher sont mus par une machine à
mique, à Wyck, qui compte 220 ouvriers, et celle
vapeur. de M. Boch, qui, dans la même ville, emploie 00
personnes environ à la fabrication de la faïence fine.
«Suède. — La faïence fine est la seule poterie usitée
Nous trouverons dans l’excellent rapport
en Suède ; deux belles manufactures établies, l une
de M. Aimé Girard, que nous avons cité plus à Roïstrand, l’autre à Gustafberg, près de Stockholm,
haut, quelques renseignements intéressants comptent, l’une 250 ouvriers, l’autre 300, occupés