Page 18 - Bouvet Jacques
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jouissait alors, en vertu du droit canonique, avait
favorisé et multiplié les vocations ecclésiastiques,
on comprendra qu'il y eût, en 1779, un véribblr
encombrement dans les rangs du clergé. Aussi
n'était-il pas très rare que des docteurs, arrivant
d'Avignon, de Louvain, de Turin, ou d'ailleurs.
dussent quelque temps demeurer inoccupés.
L'abbé docteur Bouvet paraît avoir eu cet incon-
vénient à subir; du moins il ne nous conste pas
que, pendant les deux ans qui suivirent sa promo-
tion au sacerdoce, il ait occupé, comme titulaire,
aucun poste dans le diocèse. Nous le voyons, vers
cette époque, remplir la fonction précaire de gar-
diateur de la paroisse de Reyvroz. Il a signé, en
cette qualité, quelques actes aux registres; mais
ce rôle, purement conservatoire, ne lui laissait
aucune initiative, qui pût occuper le zèle ou révé-
ler le:; aptitudes de l'abbé Bouvet.
Cependant, le séjour de quelques mois qu'il
fit à Reyvroz lui fut très utile à lui-même douze
ans plus tard : il s'était fait estimer et aimer de ces
braves paysans, et, en même temps, par une dis-
position providentielle, il étudiait d'avance, sans
s'en douter, le terrain sur lequel il devait plus tard
déployer son zèle d'apôtre et abriter ses retraites
de proscrit.
Enfin, le 6 février 1781, l'abbé Bouvet, sur la
demande du Conseil de ville de Rumilly, fut
nommé professeur de théologie dans le collège
de cette ville ; puis, bientôt après, à cette pre-
mière charge vint s'ajouter celles de directeur
spirituel et de préfet des études. Il suffit à tout :
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