Page 13 - Bouvet Jacques
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de la foi et des mœurs, ainsi que le respect des
traditions héréditaires. Ils vivaient dans une hon-
nête aisance, contents de leur sort, sans autre am-
bition que d'élever leur famille dans la crainte de
Dieu.
Dès son âge le plus tendre, le petit Jacques fut
entouré de soins et d'exemples. Dans cette pré-
cieuse atmosphère, il grandissait, comme le divin
Enfant, en grâce et en taille devant Dieu et de-
vant les hommes. Du reste, à plus d'un siècle de
distance, nous ne connaissons aucune particula-
rité digne d'être remarquée dans l'enfant qui de-
vait être un jour !'Oncle Jacques.
L'époque de la première communion, en même
temps qu'elle affermit sa piété, révéla en lui une
précocité et une solidité rares de moyens intellec-
tuels. Son catéchiste le signala au père Bouvet
comme un enfant de riche espérance; il s'offrit
même à lui donner des leçons et les exercices de
latinité élémentaire. Ces instances échouèrent
d'abord devant la résistance du père, qui avait
besoin d'un fidèle berger pour son troupeau.
Mais Dieu, qui destinait un autre troupeau à
ce jeune berger, plia enfin la volonté paternelle
aux prières du fils et de toute la famille.
Quand notre berger quitta la houlette pour
l'étude, il parcourait sa quatorzième année; mais
le temps avait mûri le jugement et les délais
avaient redoublé l'ardeur de notre écolier. Il fit
rapidement et avec succès toutes ses premières
classes de latinité, jusqu'à la troisième inclusive-
ment, dans sa paroisse natale.