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6 INTRODUCTION
vont pas bien. Du reste, l’examen d’une ruche en paille
est toujours superficiel parce qu’on ne peut pas la dé
monter, et il est plus difficile parce qu’il faut deviner
ce qu’on ne voit pas.
L’industriel en quête d’une bonne localité fera donc
bien, avant de prendre un parti, de s’informer si, dans
un périmètre de cinq à six kilomètres de l’emplace
ment projeté, les ruches existantes sont dans un état
normal et si, antérieurement, des ruchers n’y auraient
pas périclité et péri sans qu’on ait pu en donner une
explication plausible. La maladie est généralement peu
connue et l’enquête devra être faite par un homme
compétent.
Cultures. — Depuis quelques années, l’attention des
apiculteurs qui sont propriétaires ruraux ou fermiers
s’est dirigée sur la culture des plantes mellifères. S’il
ne leur est pas encore démontré qu’ils aient avantage
à cultiver certaines plantes uniquement en vue de leur
produit en miel, ils se sont convaincus qu’ils peuvent
augmenter le rendement de leur rucher en choisissant
pour leurs prés artificiels les variétés qui, sans être
inférieures aux autres au point de vue du fourrage,
présentent au plus haut degré la qualité mellifère.
Ainsi on commence à donner au trèfle hybride ou
alsike la préférence sur le trèfle ordinaire ou rouge.
On remplace l’esparcette à une coupe par celle à deux
coupes, dont la seconde floraison coïncide avec une
période de disette pour les abeilles1. En Algérie, une
remarquable étude de M. J. Knill a attiré récemment
l’attention des colons sur la haute valeur comme four
rage du sainfoin d’Algérie ou Sulla (Hedysarum cnro-
1. Mais il ne faut pas perdre de vue que la variété dite à deux
coupes est plus difficile pour le terrain que l’ancien type à une seule
coupe et moins durable.