Page 21 - la_conduite_du_rucher
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INTRODUCTION
          Loque. — Il est un point sur lequel je tiens à attirer
        l’attention de l’apiculteur industriel en quête d’une
        localité pour y installer ses ruchers. Son premier soin,
        après s’être assuré que la contrée choisie est mellifère,
        doit être de s’enquérir de l’état passé et présent des
        ruchers du voisinage. Les abeilles sont sujettes à une
        maladie grave qui attaque surtout leur progéniture et
        finit par dépeupler la colonie, c’est la loque ou pourri­
        ture du couvain (voir fig. 6). Cette affection est exces­
        sivement contagieuse et, lorsqu’elle a sévi dans une
        région, il en reste, probablement à la surface du sol,
        et surtout, dans les ruchers isolés et négligés, des
        germes qui peuvent, malgré toutes les précautions,
        infecter le rucher qu’installera le nouveau venu. Peut-
        être aussi existe-t-il des parages où la loque se déve­
        loppe plus facilement qu’aillcurs, soit à cause de la
        nature du sol ou du climat, soit à cause de la flore
        locale. Le fait est que la maladie a une tendance à
        persister sur les points où elle a existé et que de nou­
        veaux ruchers, créés là où d’autres ont été rava­
        gés et détruits antérieurement, sont quelquefois
        atteints.
          Dans tous les pays, la loque est entretenue et pro­
        pagée par la négligence de certains propriétaires de
        ruches en paille qui ne s’inquiètent pas de ce qui se
        passe dans leurs'colonies et se contentent de mettre
        leurs pertes sur le compte du mauvais temps. Le pos­
        sesseur de ruches à cadres, lui, s’aperçoit bien vite du
        mai qui peut exister dans son rucher, car il ne peut se
        dispenser d’en faire l’inspection de temps en temps ;
        la méthode adoptée l’exige et, du reste, les visites sont
        si faciles qu’on ne les épargne pas. Pour les ruches en
        paille, au contraire, les visites sont faites rarement et
        pour ainsi dire dans le seul cas où leur possesseur a
        déjà remarqué par îeùr aspect extérieur qu’elles ne
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