Page 27 - la_conduite_du_rucher
P. 27
INTRODUCTION 11
sition à ne pas se contenter des instruments qu’on lui
propose, c’est qu’elle est fréquente chez les gens de
peu d’expérience dans notre métier. Avant de savoir
manier convenablement l’outil qu’on a en main, avant
d’en avoir seulement compris le but et le fonctionne
ment, on lui trouve une quantité de défauts, et, se
croyant plus avisé que les experts, on dénature, modi
fie et invente à tort et à travers. Les bons modèles de
ruches, comme ceux que j’ai mentionnés plus haut, ne
sont guère perfectibles. Tout, jusque dans les moindres
détails, y a été combiné : dimensions, proportions,
espaces, agencements, etc. : chaque disposition a sa
raison d’êtreet son adoption est le fruit del’expérience.
C’est affaire aux apiculteurs consommés de modifier ou
d’inventer, et le novice perd son temps et son argent
à vouloir en remontrer aux maîtres dans un métier
qu’il connaît à peine. Au risque de froisser quelques
susceptibilités, je tiens à faire entendre ici la voix du
bon sens. Il n’y a que les génies qui inventent quelque
fois utilement sans connaître à fond la partie, et il ne
s’en montre pas beaucoup dans un siècle.
Les abonnés de la Revue Internationale d’Apicul
ture, à l’intention desquels les instructions qui suivent
avaient été rédigées, habitant des contrées fort diffé
rentes sous le rapport du climat et de la flore, il ne
m’est guère possible d’adapter ce Calendrier aux con
ditions locales de chacun et je me bornerai à décrire
la manière de conduire un rucher dans l’Europe cen
trale, c’est-à-dire dans la contrée que j’habite.
Les travaux des abeilles, comme ceux de l’apiculteur
sont subordonnés à la marche de la végétation ; par
conséquent les époques indiquées pour ces travaux
seront un peu avancées ou reculées, selon qu’il s’agira
de contrées situées plus au midi ou plus au nord que
la Suisse. Je rappellerai aussi que l’altitude, comme la