Page 188 - la_conduite_du_rucher
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CONCLUSION
            Les instructions que j’ai données, mois par mois,
          pour la conduite des ruches à cadres mobiles, s’adres­
          sant aux commençants surtout, je n’ai pas mentionné
          toutes les opérations pratiquées par les apiculteurs
          expérimentés en vue de hâter le développement des
          colonies; j’ai au contraire cherché à mettre le débu­
          tant en garde contre les dangers que certaines d’entre
          elles présentent lorsqu’elles sont tentées par des mains
          novices. Je veux avant tout prévenir les déboires et
          les découragements ; or il est malheureusement trop
          fréquent, dans notre profession spécialement, de voir
          des apprentis se croire maîtres et courir au-devant
          des insuccès.
            On a pu voir que j’exige, pour la culture des abeilles
          une certaine dose de soin, de vigilance et d’observation.
          Je ne me soucie pas de faire de mauvaises recrues
          et ne suis point fâché de contribuer pour ma part à
          déraciner cette opinion trop généralement répandue
          que les abeilles ne demandent pas de surveillance et
          qu’avec elles on peut récolter sans avoir semé. Un ru­
          cher, à moins qu’il ne prenne l’importance qu’on donne
          à une spécialité, ne demande certes pas beaucoup de
          temps, mais il lui faut quelques soins indispensables,
          donnés à propos par quelqu’un qui trouve du plaisir
          à la chose.
            A mesure que le débutant acquerra de l’expérience,
          il trouvera de lui-même les simplifications dont peu­
          vent être susceptibles certaines opérations, de même
          qu’il apprendra petit à petit à apprécier d’un coup
          d’œil les conditions d’une ruchée et à se rendre compte
          promptement de la cause des désordres qui peuvent s’y
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