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NOVEMBRE, DÉCEMBRE, JANVIER ET FÉVRIER 167
         viatique aux abeilles expédiées à de grandes distances
         dans les petites boîtes Benton.
           Le miel en rayon operculé serait aussi une excellente
         nourriture à donner, mais il n’est pas probable qu’il
         s’en trouve en réserve chez l’apiculteur qui n’aura pas
         su pourvoir ses abeilles du nécessaire en automne-
           inconvénients d’une nourriture liquide en hiver. —
         Il est très nuisible de donner la nourriture sous forme,
         liquide tant qu’il fait froid, parce qu’elle excite les
         abeilles à sortir et stimule la ponte trop activement.
           L’élève du couvain que les abeilles commencent
         quelquefois dès janvier et plus souvent en février, doit
         se faire à son début tout à fait naturellement et dans
         une mesure proportionnée aux ressources et aux forces
         des colonies, qui varient beaucoup. Une intervention
         trop hâtive de l’apiculteur dans cet élevage est nuisible
         quoi qu’en puissent dire certains écrivains ; elle a
         pour résultat le dépérissement, l’épuisement des vieilles
         abeilles avant leur remplacement par un nombre suf­
         fisant de jeunes. Ce fâcheux effet se constate aux
         grandes sorties en mars et avril : la ruche se dépeuple,
         les vieilles abeilles sortent pour ne plus rentrer et le
         couvain manque de nourrices et de pourvoyeuses. Le
         même résultat se produit lorsque l’élevage du couvain
         a cessé trop tôt à l’automne précédent, c’est-à-dire
         lorsque la proportion des abeilles nées en août, sep­
         tembre et octobre est trop faible et que la masse de la
         ruchée ne se compose que de butineuses déjà usées par
         les courses généralement stériles de la fin de l'été. Ce
         sont ces abeilles nées en automne qui font les bonnes
         nourrices en février et mars. Cet arrêt de la ponte à
         la fin dé l’été n’a pas lieu lorsque les abeilles trouvent
         encore à butiner et, du reste, on l’empêche en nour­
         rissant.
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