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NOVEMBRE, DÉCEMBRE, JANVIER ET FÉVRIER 165
       le dessus des ruches, afin que les variations à l’exté­
       rieur se fassent sentir le moins possible à l’intérieur,
       et qu’on doit s’interdire de déranger les ruchées tant
       qu’il fait froid. Toute agitation produite dans le groupe
       des abeilles le désagrège et les malheureuses qui
       s’écartent de ce foyer de chaleur périssent très vite
       d’engourdissement. Puis, comme je viens de le dire,
       l’agitatioi\ dans la ruche est immédiatement accom­
       pagnée d’une consommation exagérée de nourriture,
       consommation qui non seulement est inutile, mais pro­
       duit de la chaleur et de l’humidité, remplit les intestins
       des abeilles à un moment où elles ne peuvent sortir
       pour se vider, et qui a enfin toutes sortes de consé­
       quences funestes po.ur leur santé. Toute excitation
       factice peut aussi provoquer un élevage de couvain
       intempestif.
         Aussi, tous les apiculteurs sont-ils unanimes pour
       défendre de toucher aux colonies pendant les froids.
       On pensait autrefois qu’il fallait vérifier de temps en
       temps si les ruchées avaient suffisamment de vivres
       pour atteindre le printemps, mais c’est avant l’hiver,
       en septembre, qu’on doit s’assurer de cela, en pour­
       voyant au nécessaire, et ce n’est que dans un rucher
       mal tenu que les provisions peuvent faire défaut avant
       avril. Dans ce cas il faut choisir autant que possible
       un jour chaud, c’est-à-dire un jour où les abeilles sor­
       tent naturellement, pour ouvrir la ruche et donner le
       complément nécessaire sous forme de nourriture solide,
       sucre candi, sucre en plaque ou en pâte, en la mettant
       immédiatement au-dessus des rayons, soumise à l’in­
       fluence des vapeurs et de la chaleur du groupe, et en
       veillant à ce que le dessus de la ruche soit hermétique­
       ment fermé et calfeutré.
         Un kilogramme de sucre à l’état solide représente
       un kilogramme et demi de miel ou de bon sirop.
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