Page 156 - la_conduite_du_rucher

JUIN 139
obtenus au moyen d’une tige en crémaillère reliant trois
pignons, le tout logé dans la traverse creuse qui porte
les boîtes. L’invention est aussi simple qu’ingénieuse.
Pour extraire le miel, on désopercule préalablement
les rayons, c’est-à-dire qu’on tranche les couvercles des
cellules au moyen d’un couteau en forme de truelle1.
Les rayons sont ensuite placés dans la cage de l’ex­
tracteur, contre la toile métallique (ou la cordé), à
travers laquelle le miel est lancé contre les parois du
cylindre lorsque la machine est mise en mouvement.
Quand un rayon est vidé d’un côté, on le retourne. S’il
s’agit de rayons nouvellement construits et délicats,
il est prudent de ne désoperculer qu’un côté à la fois
et de tourner très doucement. Il faut éviter de placer
vis-à-vis les uns des autres des rayons de poids trop
différents, parce que cela occasionne de l’ébranlement
à la machine. Le miel est reçu à sa sortie de l’extrac­
teur dans des vases munis d’un tamis interceptant
les particules de cire.
Les rayons de forme basse et allongée horizonta­
lement, comme ceux des cadres Dadant, Langstroth,
anglais, sont placés sur un de leurs petits côtés dans
l’extracteur, au lieu d’être suspendus comme dans la
ruche-. Si l’on observe la direction des cellules dans
un rayon, on comprendra facilement que c’est dans
la première position que la force centrifuge rencontre
le moins de résistance pour chasser le miel hors des
cellules. Mais il ne faut pas se tromper de côté : en
supposant que la direction du mouvement de rotation 1 2
1. Le meilleur couteau est celui de F Américain Bingham, dont
la large et longue lame est biseautée en dessous, ce qui empêche
qu’elle ne pénètre dans le rayon (fig. 33). En Suisse, nous employons
aussi les couteaux Fusay (fig. 34) et Hubcr et celui à deux mains
de Joly, qui sont également de bons modèles.
2. Les cadres hauts sont placés dans la même position que dans
la ruche ; pour les mettre sur le côté, il faudrait faire des extracteurs
d’un trop grand diamètre.